"Ce blog pour réapprendre aux femmes à aimer vivre avec les hommes, et mieux comprendre le monde francophone contemporain"
Sébastien

"Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. Si tu es avec quatre personnes, et qu'elles te semblent toutes saines, ce n'est pas bon."
Jean-Claude Van Damme

"Je dédie ce blog à Naples, aux femmes, à la géographie, à la mesure et à l'intelligence."
Guillaume


jeudi 30 décembre 2010

Si par une nuit d'hiver un voyageur.....

Je viens de finir de manger, seul, pour la première fois depuis longtemps dans cet espèce d’hôtel (photo ci dessous). Des pâtes, avec une sauce tomate, oignons, un peu d'ail, une carottes coupée en rondelle, un pincée de piment rouge et de poivre, des olives. Et une bouteille de vin. Quelque nouvelle du monde pour digérer parce que c'était lourd. 
Un peu défoncé je regarde en face de moi la chaise vide. Qui est là à me tenir compagnie ? 
Un voyageur qui refuse de prendre l'avion parce que ça brûle du pétrole ? 
Qui ne va jamais à l’hôtel parce que c'est cher et pas authentique ? 
Un cuisinier new age qui ne mange que des légumineuses et du poisson parce que c'est la communion avec la terre et la mer ? Une femme anti-moraliste qui ne veut qu'une seule chose au monde c'est aller danser ? 
Non rien de tout ça, ou alors tout ensemble. C'est mon inconscience, mon double invisible qu'on peut voir sur la photo. Il faut dire que j'en vois défiler des voix et des visages depuis un mois que je suis ici à pourrir à Malte en essayant de terminer mon article. Et chacun d'eux a plus ou moins laissé son emprunte, à la fois sur la table et en même temps dans ma tête. 


Si la nuit de noël, vous êtes dans la cuisine d'un hôtel minable à Malte et qu'un voyageur vient frapper à la porte, vous lui ouvrez avec une certaine appréhension. Ce que je fis. Le 24 décembre 2010. C'était un japonais. Bref, nous avons été manger une pizza napolitaine dans un restaurant calabrais, il y avait un autre italien de l’hôtel aussi. C'était très mauvais. Les japonais ne savent pas faire la conversation. 
Nous rentrons vers 3 heures à l'auberge. Je n'en ai pas assez. Je trouve Joe, un écossais de Glasgow, attablé, passablement défoncé. Je m'assieds face à lui et je le regarde. Il me demande de lui chanter une chanson de mon pays parce qu'il a envie d'aller se coucher mais qu'il a peur de faire des cauchemars. "Je ne sais pas chanter". Dis-je, en écossais. "Mais si, tout le monde connait au moins une chanson, rien que la berceuse que maman ou la nourrice fredonnait pour apaiser le petit enfant que nous étions un jour ! " Répond-il. 
Comment lui expliquer que je n'ai jamais été enfant ? Alors je sors mon ordinateur et ouvre l'extrait de Pierrot le Fou avec Karina et Belmondo que j'avais par hasard téléchargé quelques jours plus tôt. Je présente ça comme une chanson typiquement française. 


Pendant qu'il regarde le film, je me demande si cet homme dégage beaucoup de sexappeal. C'est une épave, une éponge, un débris. Il doit plaire aux filles ! Puis il se roule une cigarette terrible et il mélange au tabac d'étranges substances. Rien que de respirer sa fumée....j'ai eu des hallucinations toute la nuit. J'ai vu le père noël entrer dans ma chambre avec de mauvaises intentions. Je me souviens que je me redresse d'un bond et que je hurle sur mon lit.  Mon coeur bat la chamade, je tremble, je sue. Je vais mourir. La berceuse de l'écossais (ci-dessous) aura été la dernière douceur, la dernier voix emprunte de tendresse que j'aurais entendu de ma vie. Devant cette ironie, je ne peux m'empêcher de sourire.


Quelle soirée de merde, s'il faut qu'il y ait un gars pour se taper tous les trucs à la dérive du monde, au lieu de penser à s'amuser, à faire rougir les joues des filles, pétiller leur yeux, battre leur coeur de danse et de mots doux...les faire boire un peu, les encourager à se désarmer, à se lâcher...les accompagner vers l’insouciance, je suis celui là.  Je suis maudit parce que je les accompagne vers la souciance. Parce que on sait tous bien que science sans souciance n'est que ruine de l'âme. Et si voyager, faire la cuisine, faire l'amour, rouler un joint ce sont des choses de l'ordre de ces petites sciences des travaux et des jours, alors ? ou alors ! ça donne envie de passe à la grande non ? comme les bouddhistes ont la petite et la grande voie et les cyclistes le petit et le grand braquet. Le petit donne envie de passer au grand ? oder....ou bien....faut il que je l'écrive en allemand ?

SA




dimanche 26 décembre 2010

Classé X




Serge Gainsboug : Russe
Anna Karina : Danoise
Jean-Luc Godard : Suisse
Fassbinder : Allemand

Quand j'écoute çà, mon souffle se fait plus ample, mon rythme cardiaque aussi. Sont-ce ces yeux blancs, blanc d'un blanc laiteux de voie lactée, ce sourire qui sait ce qu'il ne sait pas, le contraste avec ce nez de boxer Ouzbek et cette bouche à clope ?
Est-ce encore cette algérienne,
Zahia...
un nom commun paraît-il
rencontrée à Paris alors que j'aspergeais la populace de prospectus et qu'elle distribuait des journaux gratuits, aux Halles. Son travail accompli - les journaux se distribuent plus vite que la pub- elle ramassa les prospectus à terre avant de me saluer. Je me levai à 4h pour l'admirer distribuer derechef ses journaux dès le premier train lui offrir un chocolat et l'entreprendre de la manière suivante : " Tu sais que tu ressembles à Anna Karina, toi ? "
Zahia dont je n'ai conservé que la petite culotte, vert ou verte amande, aux bords ourlés de dentelles, subtilisée encore .... ?

C'est cela, mais pas vraiment ...


Est-ce de les écouter faire semblant, l'un et l'autre pensant à toute autre chose qu'à ce rien dont ils prétendent goûter le nectar jusqu'à la lie ? A quoi pensent-ils ?
Au cinéma...
La jeune chatte aux yeux de turquoise a-t-elle déjà en tête les bras chaud du réalisateur entre lesquels ces derniers - les yeux- ils se régénèreront, pour apparaître - avec ce style propre à Anna Karina consistant à minauder sans minauder c'est-à-dire avec l'ensemble du visage, mais sans cligner des paupières - resplendissant, sans rimmel, resplendir face caméra, tout en technicolor !
Et lui ?
lui ...
Ah lui ...
C'est autre chose encore, et ça ne l'est pourtant pas ...
lui observe, parce qu'il n'a rien à voir là-dedans, si ce n'est comme auteur du drame, sa virilité ne pouvant être mise en doute : il observe...
Il observe les ébats contrariés des deux plus grands cinéastes du XXème siècle rive gauche et droite du Rhin, dans cette cité faite du métissage autant que du monnayage de gloires individuelles.


Serge Gainsboug : Russe
Anna Karina : Danoise
Jean-Luc Godard : Suisse
Fassbinder : Allemand

          Et oui, Serge, que la chanson ennuyait déjà, envisage ici sa reconversion en tournant un strip porno sur fond de cinéastes, - j'ai nommé Jean-Luc Godard, pape de la Nouvelle Vague Française, de son disciple allemand Reiner Weiner Fassbinder -apôtre du phénomène analogue teuton- en train de s'interpénétrer culturellement à qui-mieux-mieux, avec la ligne Maginot pour décor.

Vous ne vous êtes alors, je le déduis, jamais vu alors administrer une séance du Mépris suivi de Prenez garde à la sainte Putain, en allemand :Warnung vor einer heiligen Nutte ?
La vision vision habituelle sadomasochiste des rapports humains selon Fassbinder, croise ainsi, le regard aseptisé de l'Helvète propre des doigts de pieds jusqu'au compte en banque, rejoignant une tradition prenant source dans les promenades du plus suisse des dormeurs du Panthéon, le bien-nommé Jean-Jacques, en passant par Nicolas Bouvier dont les 1616 pages de sa correspondance avec Thierry Vernet viennent de sortir.
           Oui, Godard est Suisse, si l'on ne sait pas çà, on ne comprend rien à Paris : parce que Paris c'est Godard : son regard sur le Luxembourg, ses escapades, avortées, en banlieue. Rousseau aussi est suisse et a son mot à dire sur Paris, Bouvier d'après ce j'en connais, échappe pour sa part au parisianisme.
         En ce qui concerne Fassbinder, je ne sais pas s'il se masturbait fréquemment les méninges à Paris, mais c'est tout comme et venons en maintenant à son film, sachant que Le Mépris de Godard a été tourné à Capri, dans la Villa Malaparte, que tout le monde a vu le film, qu'il est tard, que j'ai une platine vinyle à réparer, que ce post se fait long, et qu'il ne faudrait pas pousser mémé dans les orties, ça suffira pour Le Mépris. En ce qui concerne Fassbinder c'est moins connu, alors j'explique :  
           Prenez garde à la sainte putain, s'intéresse, tout comme le film de Godard, au tournage d'un film. La scène se passe en Espagne mais les hélicoptères viennent d'Ischia : île voisine de Capri où se déroule le tournage du Mépris. Si Eddie Constantine frappe une actrice, c'est parce que dans le film de Godard, Michel Piccoli aurait caressé la joue de Brigitte Bardot, si les personnages sont si invertis chez Fassbinder, c'est qu'ils sont si indécrotablement droit dans leurs bottes dans le Mépris.
           Bizarre, tout de même que les gens ne voient pas çà au premier coup d'oeil en général - je parle des critiques, pas lu une seule critique sur le sujet- alors qu'il n'y a que çà à voir dans ce film : ce gros hélicoptère venant en provenance de la baie de Naples, tentant, sans succès, de déposer, telle la fée clochette, déposer sa poudre de perlimpinpin, apprendre à la troupe de Fassbinder à voler de leurs propres ailes comme BB se crachant dans l'Alfa Roméo, en compagnie de son producteur.
G-A

Post précédents sur Fassbinder :

http://spqrxx.blogspot.com/2010/10/cinema-allemand-et-amour-2.html

http://spqrxx.blogspot.com/2010/10/cinema-allemand-et-relation-amoureuse.html

http://spqrxx.blogspot.com/2010/09/je-viens-dapprendre-la-mort-de.html

Tendre amour ou pure débauche ?

















Couple d'anglais dans un bus à Malte

Il est souvent difficile de conseiller les amis, et de s'orienter soi même, sur le choix d'une relation sentimentale tendre et la plus chaste possible, où nous gardons nos passions en dedans, ou, au contraire, la recherche d'une communion physique plus immédiate et totale. C'est l'éternelle question de l'âme et des sens, et la nature à ce propos, trouve toujours à nous faire des tours et à mélanger les cartes. La débauche n'est pas forcement là où on le pense, et la proximité physique entre deux êtres ne conduit pas toujours à l'embrassement passionnel.

En novembre 2006, j'avais rendez vous avec Elodie pour partir à Naples faire de la recherche avec elle, par l'Easy Jet de l'après midi du 1er février. Nous devions forger une belle relation au feu des champs Phlégréens, là où Vulcain lui même habitait, ainsi que le voulaient nos deux Professeures un peu entremetteuses. Je compose le  numéro de téléphone d'Elodie sur le pont des Arts, qui est sur mon chemin, un jeudi après midi. Elle répond au troisième coup, elle a une belle voix. Comme je veux la séduire, déjà, je lui donne rendez vous à l'Institut de Géographie, rue Saint Jacques, dans la grande salle. A l'heure précise, je dois me faire reconnaître avec un volume de la Géographie Universelle GIP Reclus (édition de 1990) sous le bras, le tome Mondes Nouveaux. Ce que je fais.

Ensuite, nous nous brouillâmes, Elodie et moi, quelques semaines après notre atterrissage à Naples, sans que je puisse ni coucher avec elle, ni même échanger la moindre connivence un peu tendre. Les années passèrent. Je mûris. J’appris à déshabiller avidement des éditions plus anciennes, pour le simple plaisir de m'y vautrer, comme on peut le voir sur ce cliché où je suis en pleine action avec l'Afrique Equatoriale et Orientale, édition 1937, De Martonne.


















En même temps, je commençais à lire la femme à livre ouvert, passant de la bibliothèque à la blancheur du lit, aveuglément, ainsi que le feu de ma jeunesse me le dictait. Je me penche sur un livre, et voilà la femme qui vient me chercher, défiante et provoquante. Alors que j'accompagne mon amie où son plaisir la guide,  mon désir prend la forme d'un bon livre. De l'effeuillage délicat à la satisfaction sauvage, je me pose encore des questions.




















Deux livres pris sur une table durant une après midi de loisir

Mais, Dieu merci, toujours, je ressens un immense soulagement à comprendre ces gestes tendres qui ne sont pas des préliminaires trop explicites, mais signifient le repos, la confiance partagée par deux êtres. De ces hommes et ces femmes d'une autre espèce, que l'on rencontre parfois au hasard d'une promenade dans quelques jardins (photo ci-dessous), ou autobus (photo d'ouverture), et qui sont plus apaisant qu'une fontaine et me font croire qu'il y a peut être une entente possible entre l'homme et la femme.


















Couple de pigeon à Catane (Sicile)


SA

mardi 21 décembre 2010

l'Atrabilaire amoureux 2/2

Ce qui est formidable avec Alceste, qui fut mon maître en amour, c'est l'acharnement qu'il met, tout au long de la pièce, à vouloir des entretiens solennels et définitifs avec Célimène, des instants véritables et sincères durant lesquels il s'ouvre, se livre, se déclare, sans légèreté aucune.  De ces conversations graves et lourdes que les filles détestent subir, qu'elles considèrent comme étant des tentatives grossières pour les influencer, ce qu'elles refusent naturellement.

Acte V, dernière scène. Alceste est avec Philinte, son pote, Célimène se fait attendre comme d'habitude, elle n'a jamais de temps pour personne :

- Alceste
Laissez−moi, sans dispute, attendre Célimène :
Il faut qu'elle consente au dessein qui m'amène ;
Je vais voir si son cur a de l'amour pour moi,
Et c'est ce moment−ci qui doit m'en faire foi.

- Philinte
Montons chez Eliante, attendant sa venue.

On devine Alceste être dans l'état d'esprit idéal pour emballer Célimène qui lui résiste, comme il a envie de le faire....

- Alceste
Non : de trop de souci je me sens l'âme émue.
Allez−vous−en la voir, et me laissez enfin
Dans ce petit coin sombre, avec mon noir chagrin.

Célimène arrive enfin, et, comme on le devine, elle est totalement désolée. Mais vraiment désoléeee. Et c'est en cela qu'Alceste est vraiment très fort, parce qu'au lieu de lui proposer d'aller en boite ou de se faire un ciné, ou d'aller boire des verres dans un bar, il lui propose direct de faire ses bagages, de déménager pour le suivre on ne sait pas trop bien où, mais dans un lieu pas très glamour, où, comme seule distraction, il ne ferait que l'entretenir de ses humeurs, de ses blessures innombrables, et de ses états d'âmes :

- Alceste
Je veux bien, perfide, oublier vos forfaits ;
J'en saurai, dans mon âme, excuser tous les traits,
Et me les couvrirai du nom d'une faiblesse
Où le vice du temps porte votre jeunesse,
Pourvu que votre coeur veuille donner les mains
Au dessein que j'ai fait de fuir tous les humains,
Et que dans mon désert, où j'ai fait voeu de vivre,
Vous soyez, sans tarder, résolue à me suivre :
C'est par là seulement que, dans tous les esprits,
Vous pouvez réparer le mal de vos écrits,
Et qu'après cet éclat, qu'un noble coeur abhorre,
Il peut m'être permis de vous aimer encore.

-Célimène
Moi, renoncer au monde avant que de vieillir,
Et dans votre désert aller m'ensevelir !

- Alceste
Et s'il faut qu'à mes feux votre flamme réponde,
Que vous doit importer tout le reste du monde ?
Vos desirs avec moi ne sont−ils pas contents ?


Célimène lui fait le cou de la fille incapable et banale alors qu'elle se prend super au sérieux 

- Célimène 
La solitude effraye une âme de vingt ans :
Je ne sens point la mienne assez grande, assez forte,
Pour me résoudre à prendre un dessein de la sorte...
Si le don de ma main peut contenter vos voeux,
Je pourrai me résoudre à serrer de tels noeuds :
Et l'hymen...

Alceste, au lieu de changer de tactique et de lui proposer un deuxième Mojito, se vexe, piqué au vif, et il se met à dire des choses horribles :

- Alceste
Non : mon cur à présent vous déteste,
Et ce refus lui seul fait plus que tout le reste.
Puisque vous n'êtes point, en des liens si doux,
Pour trouver tout en moi, comme moi tout en vous,
Allez, je vous refuse, et ce sensible outrage
De vos indignes fers pour jamais me dégage.

Célimène se retire définitivement, totalement furieuse, et Alceste, après s'être tiré une balle dans le pied avec elle, se tire une autre balle dans l'autre pied avec la petite Eliante, qu'il sait être amoureuse de lui et qui serait facile à avoir. Il lui sort directement :

- Alceste, à Eliante :
Madame, cent vertus ornent votre beauté,
Et je n'ai vu qu'en vous de la sincérité ;
De vous, depuis longtemps, je fais un cas extrême ;
Mais laissez−moi toujours vous estimer de même ;
Et souffrez que mon coeur, dans ses troubles divers,
Ne se présente point à l'honneur de vos fers :
Je m'en sens trop indigne, et commence à connaître
Que le ciel pour ce noeud ne m'avoir point fait naître ;
Que ce seroit out vous un hommage trop bas
Que le rebut d'un coeur qui ne vous valoit pas ;
Et qu'enfin...

Et voilà, c'est terminé. Un ratage total ! Quelle soirée ! Quel homme !

SA

l'Atrabilaire amoureux 1/2

Je suis à mon bureau en train de parcourir des yeux la première page de quelques gazettes, je m'occupe à décacheter quelques lettres, des factures, l’échéance de mon terme, du travail que l'on me refuse, des lettres de ruptures, lorsque l'on sonne m'apporter le billet d'un ami. Lequel billet, énigmatique, dit ceci :

" Il y a 4 humeurs au moyen  âge : 
 l'humeur sanguine : avoir un caractère sanguin
 la bile noire : la mélancolie
 la bile jaune : être atrabilaire, irrascible
 la lymphe : caractère lymphatique

Tout ça est passé dans le langage comme passeront être zen, cool, ou alors c'est l'inverse, je ne sais.
En fait rien qu'avec ce savoir on peut reconstruire le monde. En fait il faut si peu, mais c'est toujours trop, malheureusement. C'est très étonnant, elles se prennent pour des déesses de la contre culture et elles ne connaissent rien, pas un radis, pas un atome de vrai science, de connaissance réelle, je veux dire immédiatement applicable. Comme la connaissance des fleurs pour les tisanes par exemple ou quelque chose comme çà. Ici rien. la culture est devenue le mode de la non-connaissance. Comme la peinture, le domaine du non-beau. Voilà, il s'est passé la même chose qu'avec Picasso, avec Raymond Queneau, la littérature, la culture, est devenue une chose inutile moche nulle et non avenue. Sauf chez quelques italiennes, parce que cela reste un effort à produire. Mais le monde de la musique qu'elles plébiscitent est en opposition complète avec çà sur les valeurs."

Un instant je reste perplexe, pensif, je me lève, regarde par le fenêtre l'activité de la rue, en cette chaude après midi d'été, la mer au loin. J'oublie de tirer sur ma cigarette qui se consume dans le cendrier. Puis je me précipite à la bibliothèque à la lettre M. Bien sûr, je tiens ma réponse ! me dis-je en moi même. Et je  reprends mon travail. 

Le Misanthrope où le garçon un peu moins con que les autres qui est amoureux d'une fille impossible.

Acte I sc. 1 Alceste discute avec son ami Philinte, il lui explique que Paris, c'est de la merde :

-Alceste
Mes yeux sont trop blessés, et la cour et la ville
Ne m'offrent rien qu'objets à m'échauffer la bile :
J'entre en une humeur noire, et un chagrin profond,
Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils font ;
Je ne trouve partout que lâche flatterie,
Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie ;
Je n'y puis plus tenir, j'enrage, et mon dessein
Est de rompre en visière à tout le genre humain".

Philinte, un parisien un peu plus sensible que les autres, va immédiatement rechercher une explication sentimentale, pour expliquer la crise de cynisme de son ami :

-Philinte
Mais cette rectitude
Que vous voulez en tout avec exactitude,
Cette pleine droiture, où vous vous renfermez,
La trouvez-vous ici dans ce que vous aimez ?
Je m'étonne, pour moi, qu'étant, comme il le semble,
Vous et le genre humain si fort brouillés ensemble,
Malgré tout ce qui peut vous le rendre odieux,
Vous ayez pris chez lui ce qui charme vos yeux ;
Et ce qui me surprend encore davantage,
C'est cet étrange choix où votre coeur s'engage.
La sincère Eliante a du penchant pour vous,
La prude Arsinoé vous voit d'un oeil fort doux :
Cependant à leurs voeux votre âme se refuse,
Tandis qu'en ses liens Célimène l'amuse,
De qui l'humeur coquette et l'esprit médisant
Semble si fort donner dans les moeurs d'à présent.
D'où vient que, leur portant une haine mortelle,
Vous pouvez bien souffrir ce qu'en tient cette belle ?
Ne sont-ce plus défauts dans un objet si doux ?
Ne les voyez-vous pas ? ou les excusez-vous ?

Alceste, qui ne doute, en fait, de rien, répond : 

- Alceste 
Non, l'amour que je sens pour cette jeune veuve
Ne ferme point mes yeux aux défauts qu'on lui treuve,
Et je suis, quelque ardeur qu'elle m'ait pu donner,
Le premier à les voir ; comme à les condamner.
Mais, avec tout cela, quoi que je puisse faire,
Je confesse mon foible, elle a l'art de me plaire :
J'ai beau voir ses défauts, et j'ai beau l'en blâmer,
En dépit qu'on en ait, elle se fait aimer ;
Sa grâce est la plus forte ; et sans doute ma flamme
De ces vices du temps pourra purger son âme.

La suite au prochain post. 






vendredi 17 décembre 2010

Les différentes mesures de la contamination au rock radioactif
















Le cinéaste Jean Luc Godard, sans la protection, comme c'était l'usage dans les années 1960, d'une combinaison NBC (Nucléaire, Bactériologique, Chimique),  s'expose, sur ce cliché, aux radiations émises par un groupe de musiciens britanniques. 

Comme souvent en physique, il existe un grand nombre d'unités de mesures sur l'activité du poprock à la radio, ou de son incidence sur notre santé.
Une émission de popactivité se mesure en Becquerel (Bq) et détermine le nombre de désintégration spontanée par seconde d'une source rockactive. On l'exprime parfois en minute (dpm), en général deux ou trois. Cette mesure permet de déterminer l'importance de la contamination rockactive qu'elle soit atmosphérique, superficielle ou concernant des effluents liquides...Le Becqerel est l'unité standard du Système International et remplace le Curie. Le Curie (Ci) était utilisé auparavant et correspond à l'activité de 1 g de radium par unité de son, soit environ 37 x 109 Bq (ou 37 milliards de désintégrations par seconde). 37 Bq = 1 nCi, pour un instrumentiste de force moyenne.

On trouve également dans la littérature l'unité de dose absorbée ou gray (Gy). C'est l'unité standard du Système International qui remplace le rad : 1 Gy = 100 rad. Le gray correspond à la quantité d'énergie (joule) ionisante absorbée par kilogramme de matière : 1 Gy = 1 J/kg, chez un auditeur moyen.
Quand on exprime une dose en gray, étant donné que la quantité d'énergie absorbée varie d'un groupe et d'un milieu à l'autre, il faut donc préciser le groupe et le milieu, par et dans lequel l'énergie est libérée  (Stones, Clash, Doors dans un Pub, Disco, Salon etc...). Le gray par seconde permet de mesurer la quantité d'énergie transmise à un milieu par un groupe par unité de temps, c'est le débit de dose absorbée par le sujet exposé durant l'audition.

Sachant que sur la scène, le coulomb est l'unité de mesure de la charge électrique (e = 1.6x10-19 coulomb), on peut également utiliser le Coulomb par kilogramme (C/kg) pour mesurer l'exposition aux rayonnements X et gamma (la charge d'ions libérée dans la masse d'air au sortir de l'amplificateur). Cette unité remplace le roentgen, et à l'avantage de prendre en compte le poids du spectateur.

Ces quatre unités mesurent soit l'activité du rayonnement (Bq), l'irradiation (dose absorbée en Gy) ou l'exposition (C/kg), sans tenir compte des effets biologiques, ce qui sera l'objet d'un autre post.

SA
D'après : http://www.astrosurf.com/luxorion/radioactivite-mesure-protection-civile.htm

jeudi 9 décembre 2010

Mon vin sicilien est...menstruel

Je voudrais savoir qui je suis, avec ardeur, sur le pont du navire qui me conduit à Bari, depuis Durres en Albanie.













Une fois arrivé à Naples, le problème reste entier. Qui Suis-je, enfin ?
















Assis sur une bitte d'amarrage du port de Catania en Sicile, où je viens de débarquer, je suis en train de savourer du délicieux vin blanc de table napolitain acheté un euros la veille, à la vielle folle de la via Tribunali (celle là près de la colonne romaine en brique, le plus bel objet du monde, qui vend des boissons sur une espèce de plaque de granite certainement récupérée d'une église parce qu'il y a dessus des anfractuosités,  remplies d'eau de pluie, de soda, de  Peroni, de vin, qui ne sont pas le produit d'une érosion naturelle, mais celle de l'usage de 100 générations de superstitieux venus toucher et embrasser la pierre, au points d'y creuser des sillons avec les doigts et les lèvres), je regarde un gars du port en train de s’appliquer à refaire le nœud d'arrimage d'une vielle barque. Et quel nœud ! Le plus beau nœud de tension que j'ai jamais vu. Du superbe travail.














Après, je vais dans le bar en face du port, un bar Roumain, j'essaye de lire les augures concernant ma personnalité sur la chute de rein de la demoiselle. Mais je ne comprends pas trop ce que ça veut dire.

















Bref, j'échoue à l'auberge de jeunesse de Catania devant une bouteille de vin de table sicilien que voici.
















Et je peux, peut être, à présent, rendre compte de ce que j'ai cru entendre, surprendre, de la conversation entre L et M, dans ce bar de Reggio, en 2008, elles, qui, bien qu'ayant déjà facilement 3 grammes, avaient tout de même encore conscience qu'il est des secrets, des mots qui ne doivent rester qu'entre filles, des choses que les garçons ne doivent jamais entendre, terribles et ultra secrètes, auxquelles même monsieur D'Ange n'a pas accès. Un secret incroyable et dévastateur, celui là même qui foudroya à mort Dionysos, lorsque le 1/2 dieu regarda par le trou de la serrure de la porte qui fermait le gynécée. De ces choses que l'on ne dit jamais, au sujet desquelles, même, il n'est pas question de penser. Moi, cette chose, ce soir là, parce qu'elles ont parlé un peu trop fort, ou alors elles se seront jouées de mon oreille ? mais bon, j'ai cru entendre, oui, j'ai cru, mais je ne pourrais pas le jurer, mais j'étais tellement époustouflé, tellement c'est énorme, j'ai cru entendre, donc, que ces deux nanas s'avouaient à mi-voix, pour la première fois de l'histoire du monde audible par un homme, qu'elles s'avouaient, que, oui, le vin sicilien, ce vin, en effet, avait bel et bien toutes les caractéristiques de la Menstrue. Et c'était magnifique.
SA

samedi 4 décembre 2010

Voltaire et Zeus

Comme Chronos vomit ses enfants après la pierre que Gaia, Rhéa et Métis (le grand amour de Zeus), toutes de sacrées nanas !, lui ont fait avaler, je viens de vomir mon repas teinté de rouge, tinto di rosso, du haut de la terrasse de l’hôtel albanais , sous l'oeil inquiet de Yoga. A présent, parlons de Voltaire. 


Un Chevalier, Lieutenant dans l’armée française, est mandaté par les clients d'une auberge pour enquêter sur cet étrange visiteur.  Il s'en suit le dialogue suivant : 


Le Chevalier : -Vous vivez ici de manière bien solitaire ?
Voltaire : -Sans cela, on ne peut se livrer à un travail suivit.
-Peut être le genre de vos travaux demande t'il le secret ? car vous travaillez pendant que les autres dorment.
-Que voulez vous, il ne faut en accuser que notre pauvre organisation, les inspirations ne viennent pas à commende, il faut saisir le moment.
Voltaire invite le chevalier à bouffer....
Mais voilà une chaire excellente et des mets que l'on ne trouve pas dans ce pays !
-Aussi ai je soin de mener avec moi quelques provisions
-c'est une précaution qui vous est nécessaire, car on dit que vous mangez à toute heure.
Il est vrai que quand j'ai quelques composition en tête, j'oublie la partie annimal qui ensuite reprend ses droits.
-Vous faites un feu d'enfer, pendant qu'il est assez chaud
-Cela est encore vrai, mais considérez monsieur que la chaleur interne ne peut être très forte dans un corps aussi sec que le mien et qu'il failles d’ailleurs reparer ce que l'on use.
-La quantité de café que l'on ma dit que vous prenez m'a t'on dit doit particulièrement vous échauffer ?
-Mais pas absolument, l'usage émousse de tout. vous savez que Mithridate s'était habitué à avaler une certaine dose de poison sans être autrement incommodé.
-Cependant vous avez une manière de vivre qui peut déranger la santé des mieux établit.
-Il faut en convenir, l'amour propre, la persuasion où l'on est de produire quelques ouvrages propres à amuser et à instruire le genre humain est un puissant mobile et un dédommagement de toutes ses peines et de toutes ses veilles.
-C'est une noble ambition
-Mais souvent payé d'ingratitude, "Ô Athénien" s'écriait Alexendre au fort de ses conquêtes...
Le lieutenant, convaincu que l'inconnu n'était qu'un maniaque d'ésprit fort amusant et point dangereux, crut devoir se retirer mais avant demanda :
-Pourrais je sans indiscrétion, savoir , monsieur qui m'a fait l'honneur de si bien me régaler ?
-Mais monsieur, sans doute vous me connaissez ?
-Moi ? pas le moins du monde !
-Je suppose que vous lisez quelques fois, de temps à autre, dans vos garnisons, par exemple, entre jeune gens on lit des poésie légères, de petits poèmes... Il en est un de moi que surement vous avez lu, La pucelle, en un mot je suis Voltaire.
A ce nom, il est impossible de peindre la surprise, la stupéfaction du chevalier....il ne trouva qu'a dire...: monsieur mais quel bonheur !
SA

dimanche 28 novembre 2010

Jean Paul Bled, capo di tutti i capi

On connait l'expression de Chaybde en Scylla. Les snobs français disent en [si-iiiii-la], mais ca n'a pas d'importance par rapport à ce que je suis en train d'accoucher. Oui, accoucher, comme une femme. Accoucher du Bleb, mon géniteur, ce fils de...cagnetta. (au sujet des chiennes, cf. post ci-dessous).
Ce malentendu n'a eu de cesse de me poursuivre ma vie durant. La famille Bled. On lirait ce patronyme sans surprise dans le Mattino di Napoli. "Ierila squadra mobile ha arrestato la donna boss della famiglia Bled, la donna è sospettata di homidcide, minacce, intimidazioni..."et j'en passe, et des meilleurs.
Oui, il faut tout de même, un minimum, se maintenir au courant des affaires, surtout quand on est une jeune femme européenne, c'est à dire,  tenir dans ses mains blanches, encore vierges des travaux ménagers, autant que les miennes sont  vierges du pic et de la pioche...des affaires sales...(mais alors qu'est ce qui, sauf mon sexe, me différencie d'une femme ?) En effet, d'après le Mattino de Naples, toujours bien informé, la Camorra compte de plus en plus de boss femmes (le donne Boss, ou encore la camorra rossa, ou encore,  die rotarose Kamorra, en allemand), parce que les hommes sont en prison, ou morts. Bref...Les Bled, une famille puissante du milieu parisien, qui fait la pluie et le beau temps, même jusqu'à la frontière néerlandophone (la Wallonie et Bruxelles étant des terrains de jeux pour le gang des Bled), Luxembourgeoise, Allemande, Suisse, Italienne, Espagnole, Britannique trans-manche..mais aussi au Quebec, dans les Antilles...Et aucunes de ces cultures, que je viens de citer, ne sont des enfants de coeurs, c'est entendu, et bien les Bled en sont les boss, Capo di tutti. Je ne sais pas comment ça se dit en Albanais, où je suis en ce moment, mais il doit surement y avoir une traduction, ici, dans le nord, près de la frontière kosovare. Près de Kukës, la tristement célèbre...Je vais selon la route...Demain, le pullman me conduira à Sarajevo ou à Pristina....A Naples, c'est le prix de la Margarita qui guide mes fréquentations. Ici, en Balkani (Je pense à Anne-Charlotte "maquée" selon ses mots, à un archéologue britanique impuissant, laquelle habitait, avant la lune de miel, à Levallois-Perret, rue Anatole France, près de la salle des fêtes)  c'est le prix du Raki qui trace mon chemin. Le Marc de raisin raffiné, 4 cl,  doit être à 50 Leks albanais, soit, 35 centimes d'euros. Le meilleurs des carburant pour journalistes. Oui, ici, à Shkodër, réputé pour l’archaïsme de ses meurs, pour ses lois du talions mafieuses et barbares, l'arrière salle, très sale, des nettoyages ethniques bosniaques et kosovars. Ici, à mon passage, les cafetiers et hôteliers, les marchands d'internet, les chauffeurs de bus et taxi-mans, et même les toxi-cos, les anciens cocos, et même les filles....s'inclinent en murmurant "journaliste italien" à mon passage.En effet, rien qu'à Paris, ils sont des centaines de milliers. A Londres, Berlin, Zurich, Amsterdam, Milan, Rome, Madrid...il sont peut être un demi million de journalistes à avoir défilé dans ces contrées rurales albanaises, dans les années 90-2000. Ils ont laissé des traces. Je demande un coca cola, et on me sert un cognac. Je demande où est l’hôtel pour vieux garçons le plus proche, on me présente aussitôt une carte des sources de wifi de la ville, puis,  vient, très vite, la liste des gîtes trois épis de la campagne kosovare. Jean Paul Bled, héritier des éditions grammaticales Bled, est l'historien de la Sorbonne qui contrôle l'Europe Centrale et les Balkans. Rien ne se fait dans son dos sur ces terrains en science sociale. Un jour, il y a plusieurs années de cela, j'avais bu des verres, rue Vavin, près du Tagada, avec une étudiante du Bled, laquelle possédait, en propre, un petit copain roumain, repris de justice, qu'elle logeait dans sa garçonnière de Denfert. Elle même habitant chez maman, médecin dans le 93. Elle me parlait, alors, avec passion des auteurs du panthéon de la littérature magyaro-roumaine. Elle doit être Maîtresse de Conférence à Aix en Provence ou à Dunkerque en ce moment, si tout s'est bien passé pour elle. C'était vraiment formidable, ce qu'elle me racontait, entre deux Mojito, sur la frontière roumano-moldave à l'hombre du grand Jean Paul. Mais je comprends aujourd'hui que c'était des conneries, un ramassis de bêtises sans nom. J'étais alors, moi même, à l'hombre des donne boss en fleurs. Je n'y suis plus. Dieu ait pitié de moi, j'en ai besoin.
SA

samedi 27 novembre 2010

Une femelle dans mon lit



La chienne de l'hôtel des voyageurs de la rue Mustafa Kemal, à Tirana, m'a adopté. Elle défie, en montrant les dents, le garçon d'étage, sourd et muet (que j'ai surnommé Bernardo, va savoir pourquoi....), quand celui-ci vient frapper à ma porte et reste impuissant à m'en débarrasser, tout désolé qu'il est de laisser la chienne de la jeune gérante de l'hôtel aller avec les clients, comme ça. Spontanément, j'attire beaucoup les femmes, c'est une grande satisfaction pour moi, elles viennent vers moi tout sourire, et prennent parti pour moi, et ça me fait plaisir. C'est après que ça se complique, quand je commence à leur parler, et, pire encore, quand je me mets à leur écrire. Comble du malentendu, j'envoie aussi des sms. Enfin...! tout de même une femelle aura couché dans mon petit lit durant ces quelques jours passés en Albanie. Elle se nomme Yoga, je crois. Je pars demain. Elle et le garçon de café (cf.post ci-dessous) me manqueront.
SA

PS : Allez ! encore une ou deux semaines à traîner de solitude dans les Balkans, à flamber mon fric en riz pilaf , en raki, en chambre, et en autobus, et je tomberai à la hauteur de Bouvier. Je ne résiste pas à le citer, ce cher Nic, comme une vielle rengaine de musique pop qu'on aime tous : «On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essorre, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu’on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels».

Tirana mirage de Raki

Pour Lise, Ellen et les autres...


Le garçon vient de m'apporter l’appéritif, à moins que ce ne soit pour moi déjà le digestif.
C'est du raki sec, avec un verre d'eau et des salatini.C'est très bon et c'est plus doux que la grappa.

















Je tourne la tête à droite et je vois, au travers le reflet de la vitre, la façade zébrée de l’hôtel International, l'un des trois grand hôtel de Tirana avec le Rogner et le Sheraton. Fréquenté notoirement durant la guerre du Kosovo, par les responsables d'ONG, d'OIG, et autres journalistes, généraux, mercenaires, espions, politiciens en reconquête. Aujourd'hui, c'est 100% business.

















Puis je tourne la tête à gauche, et je regarde le garçon qui s'ennuie autant que moi. Tous les deux, sans se parler, on attend le client depuis des heures, des filles surtout. On espère une ou deux businesswoman échappées de l'International, mais personne ne vient.


















SA

lundi 22 novembre 2010

SPQR pour emballer les filles en 1842

Voici comment on séduisait les dames et demoiselles au début du 19eme. Le narrateur, quelques cavaliers et quelques dames voyagent dans l'Est de la France et en Suisse, en diligence. Cette promiscuité imposée mais agréable crée des liens entre les voyageurs. En étape à Lyon, ils visitent une église et s'arrêtent sur une épitaphe.

" Le commencement de cette épitaphe était ainsi conçu : Hic jacet, mortalium honor, decus pacis et amor, belli tremor....qui fert....
R I P (Resquiescat In Pace).
Un cavalier conduisait ces dames dans l'église où se trouvait cette épitaphe, elles le prièrent de la leur expliquer. Celui ci, ignorant le latin, ne se déconcerta pourtant pas et traduisit ainsi :
(Hic jacet) mesdames, le pauvre défunt était bavard, il jasait beaucoup, c'est ce que signifie l'hic jacet. (Mortalium) mort à Lyon, cela est clair, il est mort à Lyon. (Honor). Au nord; à merveilles ! c'est au nord qu'il est mort. (Decus pacis), d'écus pas six, oh ! le pauvre diable, il n'avait pas six écus. (Et amor) étant mort, ainsi, à son décès, il ne possédait pas six écus vaillant. (Belli tremor) le bélitre est mort, comme on traite ce pauvre hère ! ce sont, sans doute, ses héritiers. (Qui fert) qu'y faire ? ma foi...c'est vrai ! Et ces trois grandes lettres en bas ? Mesdames, ces trois grands lettres R I P signifient : Racailles Impertinentes Passez. Voilà qui est insolent, l'épitaphe a raison, c'était un bélître.
Il s'en tira ainsi, à la grande satisfaction des dames qui admirèrent son savoir. 
L'interprétation de ces lettres m'en rappella une du même genre. Des cavaliers et des dames assistaient à un sermon dans une église d'Italie, anciennement temple romain.
Sur un pillier, en face de ces dames, étaient écrites quelques grandes lettres S.P.Q.R, que l'on avait laissé subsiter comme témoignage d'antiquité. Dans un interval de repos de ce sermon fort ennuyeux, ces dames demandèrent à un de leurs cavaliers l'explication de ces lettres; à quoi celui-ci répondit sans hésiter qu'elles avaient un double sens et signifiaient : Sot Prédicateur Quel Radotage, ou Sortons Pendant Qu'il Rumine"



dimanche 21 novembre 2010

La Grèce me blesse ou la Folie des filles

En Grèce depuis quelques jours, je peux le dire, être fou y semble très difficile. En Macédoine, les gens sont très raisonnables. Pourtant,  Zorba est formel. Il convient d'être fou pour être plus libre.
Où sont les femmes dans cet extrait viril ?
Je me souviens d'avoir lu à Ellen, piazza Bellini, le passage de la séparation dans le livre, Alexis Zorba, que reprend cet extrait, pour l'attendrir un peu. Et comme Zorba, je lui ai demandé ce que je vais faire loin de toi ? Vas te faire cuire un oeuf, désolée.
Plus récemment, j'ai repensé à Zorba quand Lise m'a écrit que ma folie ne lui convenait pas. Alors que je fais tous les efforts du monde pour être fou et ainsi plus libre et donc....plus séduisant.....
La pire des folies, c'est, sans doute, de considérer ces filles comme susceptibles de comprendre qu'être "fou" est quelque chose de bien. Autrement, elles aiment quoi ? les fonctionnaires ?
Ce que je voudrais faire comprendre aux filles sensibles à la Grèce, c'est que la vie n'est pas un roman. La vie n'est pas CE roman en particulier. Car Zorba et son ami se séparent pour toujours. C'est bien évident. Zorba est triste comme tout, mais il le sait. On le sait tous. Le livre a une fin et ses personnages sont d'encre et de papier. Dans la vie c'est pas ça du tout. C'est même le contraire. On devrait se revoir, toujours, et on ne devrait jamais vraiment se quitter pour de vrai. Autrement c'est bien trop moche. Mais peut être que c'est un truc de mec de penser comme ça ? Faut croire.

SA

vendredi 19 novembre 2010

Téléphone et désoléeeeeeeee 1


                   
                 Lorsque j’envoie un message à ma copine et que pour une raison X ou Y, elle ne décroche pas, je reçois dans un temps raisonnable par texto la raison pour laquelle elle ne pouvait pas répondre au moment où je l’en requerrais. Hier soir, par exemple, cela donnait : « I was cleaning the bathroom », c’est clinique, propre, chirurgical, dans une langue qui l’est tout autant.
                 Ca ne s’étale pas comme en italien en dégoulinantes successions de voyelles : "ciaooooooo, mi dispiace troppoooooo, io sono …, baciiiiiii." 
                  Il y a bien, certes, de temps en temps un « sorry » pour s’immiscer insidieusmeent dans le corps du texte, et ébrécher le caractère lapidaire du message, mais propre toutefois strictement contenu dans la barrière de ses cinq lettres. En revanche, elle n’aurait pas l’idée de rappeler… J'y trouve mon compte parce que je sais à quoi m'attendre.
                Chaque fille a en réalité sa manière d’utiliser son téléphone, qui est comme l’a longtemps été l’automobile pour les hommes, un prolongement d’elle-même. Certaines ne l’apprécient pas forcément d’ailleurs ce téléphone et sur ce domaine force est de reconnaître qu’elles ne sont pas forcément coupables. La pénétration du téléphone portable dans nos liens sociaux ne repose pas uniquement sur cette féminité triomphante : fer de lance du capitalisme.
Toutefois, chacune en a fait comme elle pouvait une partie de son intimité et un moyen de chantage psychologique particulièrement manichéen mettant à bas plusieurs siècles d’évolution amoureuse : oui/non je réponds, oui/non j’accorde un rendez-vous, oui/non je dis :
.
.
.
.
.
.
.
« Désolée … »

Ou comme dans cette chanson l’appel téléphonique constitue le seuil liminaire de la relation de séduction : une répétition virtuelle de ce qui a été ou sera :
« Je t’aime, je ne dors plus, je pense à toi »
« Non, ce n’est pas de l’amour, cela s’appelle obsession… »
que veut-elle dire par là ?
Seul son téléphone le sait …
L’amant éconduit sans les mimiques, privé qu’il est de sa chute de hanche foulant l'air brûlant, de la plante de ses pieds titillant le sable sec, de son ris, du mouvement de sa nuque, et du brillant de ses yeux n’y comprendra goutte…
G-A

mercredi 17 novembre 2010

Ton travail, c'est de la merde. Numéro 1

J'écoutais ça très souvent, dans ma chambre, au 7eme étage d'un immeuble bourgeois de la Sanita à Naples, en 2006. Jeté sur mon lit à une place, à la romaine, devant une margarita dégoulinante d'huile d'olive et la Peroni grande et mon ordinateur HP. A rêver, au mal d'amour, au lieu de faire mon mémoire à la con.

"L'aube se lève grise et sale
Sur la sinistre cour pavée
J'entends résonner sur les dalles
Les bidons tristes du laitier
C'est toujours quand cinq heures sonnent
Qu'on réveille les condamnés
Les feuilles des arbres frissonnent
Il va bien falloir y aller

Aï aï aï
A l'heure où les croissants sont chauds
Je n'ai pas l'âme d'un bourreau
De travail

A l'idée de l'éxécuter
J'ai le moral en marmelade
Si le travail c'est la santé
Tous mes copains en sont malades
Faites-le mettre à la torture
Par ceux qui en font leur régal
Bien au chaud sous mes couvertures
Je ne le toucherai pas d'un poil

Aï aï aï
A l'heure où l'on boit l'apéro
J'n'ai toujours pas l'âme d'un bourreau
De travail

Si j'dois l'abattre sans pitié
Avant d'abandonner mon lit
J'voudrais bien voir changer la vie
Dans la nouvelle société
J'voudrais voir les flics au boulot
Les tenants du grand capital
Les P.D.G. les généraux
Goûter aux cadences infernales

Aï aï aï
Ce n'est sans doute pas de si tôt
Que j'aurai l'âme d'un bourreau
De travail

Intellos bohèmes cherchent petites amies



Laura Marx (en haut) et Nadia Lénine (en bas), deux filles super cool, sur Paris pour suivre dans le fun leurs grands idéalistes de petits copains, Paul et Ilitch'. Il faut les imaginer dans le métro, en bicyclette, à la BNF, le nez dans un bouquin, à la cuisine en train de faire des pâtes, devant un cappuccino ou un demi dans un bar, à la cinémathèque...

Regardons mieux ces regards de féministes révolutionnaires....vous ne reconnaissez pas un peu votre ex copine ?  Mais oui ! elles ont l'air parfaitement butées, ces nanas, autant l'une que l'autre. 

C'est simple, en fermant les yeux, on les imagine presque devant un piquet de grève barrant la Sorbonne 3 ou Paris 10, ou Toulouse 5, Rennes 2, Lille 1, Limoge 0, Bordeaux 7. 

Non, même pas.

De manière plus réaliste, on pourrait les voir aujourd'hui sortir de chez Federico 2, de Palerme,  ou alors de l'Orientale de Naples, après une projection sur le Tibet libre. 

Mais en fait, pas vraiment non plus. 

Alors quoi ?

C'est étrange, je crois reconnaître Féla, la première, et dernière, petite amie de Blaise Cendrars en superposant ces deux visages.  

Pourquoi les copines des gars qui font ce genre de choses, qui sont un peu comme çà, comme ceux que je viens de citer, doivent-elles toujours être des "têtes de bois" psycho-rigides ? Jolies, y a pas à dire, mais sans humour. Aucun. 

SA










Banlieue, mecs, nanas et socialisme 1

Extrait des mémoires Nadia Kroupskaïa  Ma vie avec Lénine :

« Paul Lafargue et sa femme Laura, fille de Marx, habitaient Draveil, à 20 ou 25 kilomètres de Paris. A cette époque-là, ils se tenaient déjà à l’écart de l’activité pratique. Un jour, Ilitch et moi allâmes les voir à bicyclette. Les Lafargue nous accueillirent très aimablement. Ilitch parla avec Lafargue de son ouvrage philosophique tandis que Laura Lafargue m’emmenait faire un tour dans le parc. J’étais très émue : j’avais devant moi la fille de Marx ! Je la regardais avidement et dans ses traits, je cherchais malgré moi ceux de Marx. Toute confuse, je bégayais des choses incohérentes sur la Russie et la participation des femmes au mouvement révolutionnaire  »

A la lire, la copine de Lénine trouve qu'habiter en banlieue c'est être écarté de la possibilité de faire des  "activités pratiques".

C'est juste d'un coté. En effet, à Paris, à force de battre le pavé, de faire des déambulations de cafés en cafés, ou entre deux stations de métro, on fait beaucoup de sport, de marche à pied. Mais, en réfléchissant, comment Nadia peut-elle oser dire que Paul et Laura ne font plus d'activités physiques et s’encroûtent à Draveil,  alors qu'elle même, avec son mec, ils viennent de se taper 25 bornes en vélo pour venir les visiter ! (sans compter la promenade dans le parc de Draveil et le trajet de retour).

Mais quelle niaise celle là ! pas étonnant que Nad' et Ilitch' aient mis la pagaille sitôt de retour en Russie, avec de tels raisonnement à la noix !

SA

mardi 16 novembre 2010

Le poète se casse 1

La prose du transibère de Blaise un peu transformé

"J’ai des amis qui m’entourent comme des garde-fous
Ils ont peur quand je pars que je ne revienne plus
Toutes les femmes que j’ai rencontrées se dressent aux horizons
Avec les gestes piteux et les regards tristes des sémaphores sous la pluie
Bella, Agnès, Catherine et la mère de mon fils en Italie
Et celle, la mère de mon amour en Amérique
Il y a des cris de sirène qui me déchirent l’âme
Je voudrais n’avoir jamais fait mes voyages
Ce soir un grand amour me tourmente
Et malgré moi je pense à la petite Jeanne
C’est par un soir de tristesse que j’ai écrit ce poème en son honneur
Je suis triste je suis triste
J’irai boire des petits verres me ressouvenir de ma jeunesse perdue
Puis je rentrerai seul"

mardi 9 novembre 2010

Pourquoi j'aime les femmes qui boivent

J'ai la tête à l'ivresse depuis 2006. J'aime cette sensation qui s'empare de moi quand je bois. Cela remplace vraiment une copine. J'aime les bars populaires, j'aime acheter mon vin ou ma bière les soirs au supermarché ou à l'épicerie. Quand je suis dans l'action, je ne bois pas. Mais l'action.....elle se fait rare en ce moment. Je pense que les garçons qui sont professionnellement peu actifs, comme j'en connais des tas, ont trois choix : ou ils boivent, ou ils draguent, ou ils font du sport.
Il y a quelques temps, je demandais à des buveurs hommes beaucoup plus âgées que moi, comment ils pouvaient boire de manière "durable" comme cela, en ayant famille et travail. L'un d'entre eux m'a répondu que le secret était d'avoir une femme sobre à ses cotés. J'entends encore ses paroles : "une femmes qui a besoin de boire trois demis tous les soirs ne va pas te pousser à aller au boulot tous les matins".  Mais, cet homme qui me disait ça, en même temps, il doit regarder sa femme sobre et en bonne santé tous les soir et lui dire "tu m’emmerde ! " comme Gabin dans ce  film. En général, je tombe amoureux de femmes qui boivent plus que trois demis tous les soirs....Une femme qui boit, c'est merveilleux, c'est indescriptible, elle vous change la vie parce qu'on s’emmerde pas avec elle. Le seul énorme problème, c'est que cette histoire est un peu en circuit fermé, parce que, la femme qui boit, le fait pour les mêmes raisons que moi, pour vivre son célibat.....ce qui fait qu'on ne se rencontre jamais.

SA

lundi 8 novembre 2010

Femmes, femmes, femmes, créatures faibles et décevantes

Mais quand comprendrez vous ? tout est là dans ce texte. C'est ça un jeune homme, rien de plus ni de moins.  quand il est seul, sans vous, dehors, à faire le pied de grue dans le froid, alors, il pense à la femme qui est dans son coeur, puis, de fil en aiguille, il pense à sa vie, puis il pense à se buter, puis il pense à faire du fric, puis il pense à écrire, puis il pense à partir, puis il repense à la femme. Vous initiez notre raisonnement et vous le clôturez. C'est ça un homme jeune. Si vous n'acceptez pas ça, il faut devenir lesbienne. Vous n'imaginez pas comme la solitude loin de vous peut être un objet de tourments.

Extrait du mariage de Figaro, acte 5, scène je sais plus combien

"O femme! femme! femme! créature faible et décevante!... nul animal créé ne peut manquer à son instinct: le tien est-il donc de tromper?... Après m'avoir obstinément refusé quand je l'en pressais devant sa maîtresse; à l'instant qu'elle me donne sa parole, au milieu même de la cérémonie.... (...)

Est-il rien de plus bizarre que ma destinée? Fils de je ne sais pas qui, volé par des bandits, élevé dans leurs moeurs, je m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête; et partout je suis repoussé! J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie, et tout le crédit d'un grand seigneur peut à peine me mettre à la main une lancette vétérinaire! - Las d'attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre: me fussé-je mis une pierre au cou! Je broche une comédie dans les moeurs du sérail. Auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule: à l'instant un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc: et voilà ma comédie flambée. (...)

Mes joues creusaient, mon terme était échu: je voyais de loin arriver l'affreux recors, la plume fichée dans sa perruque: en frémissant je m'évertue. (...) J'aurais bien pu me remonter; je commençais même à comprendre que, pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir. Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore. Pour le coup je quittais le monde, et vingt brasses d'eau m'en allaient séparer, lorsqu'un dieu bienfaisant m'appelle à mon premier état. Je reprends ma trousse et mon cuir anglais; puis, laissant la fumée aux sots qui s'en nourrissent, et la honte au milieu du chemin, comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville, et je vis enfin sans souci. (...)

O bizarre suite d'événements! Comment cela m'est-il arrivé? Pourquoi ces choses et non pas d'autres? Qui les a fixées sur ma tête? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j'en sortirai sans le vouloir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis: encore je dis ma gaieté sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce moi dont je m'occupe: un assemblage informe de parties inconnues; puis un chétif être imbécile; un petit animal folâtre; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre; maître ici, valet là, selon qu'il plaît à la fortune; ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux... avec délices! orateur selon le danger; poète par délassement; musicien par occasion; amoureux par folles bouffées, j'ai tout vu, tout fait, tout usé. Puis l'illusion s'est détruite et, trop désabusé... Désabusé...! Suzon, Suzon, Suzon! que tu me donnes de tourments... "

SA

dimanche 7 novembre 2010

Poète Vs Musicien 1

Serge Gainsbarre (photo de Jane Brikin)
                        Blaise Cendrars (Sa femme Raymonde prend la photo)

Deux alcooliques ! le musicien (Gainsbar/our) et le poète moderne (Cendrars). Comment comprendre ce qui  les oppose et les rapproche ?

Introduction
La musique et la poésie ne cessent de se croiser et de s'entrecroiser.  Les dithyrambes grecques à la flûte de pan, les Canzoniere de Pétrarque à Avignon qui brule d'amour pour Laura, la passion selon St Jean de Bach, Rousseau qui était très fort au clavecin, Nerval qui cherchait toujours les chansons populaires du nord de la France, Belgique et du Rhin....il s'agit toujours de quelque chose qui transcende le corps, le cœur et l'âme, ce qu'on appelle aujourd'hui, une émotion. On dit que la musique fait l'amour avec les autres arts, alors la musique est masculine et les autres arts sont féminins. Au 19eme siècle, le vers s'est libéré, il est redevenu populaire, au 20eme, il est devenu moderne. Aujourd'hui, il est post-moderne ou contemporain, c'est à dire, quelque part, sociologique : on aime selon sa classe sociale. Demain, il sera global : on aimera selon la ville que l'on est en train d'habiter. Et ce blog voudrait qu'il redevienne amour. Oui, beaucoup de tendre amour entre les hommes et les femmes, terminée les batailles. Dans le même temps, la musique aussi s'est libérée, elle est passée de Chopin et de Stravinski, au Jazz américain et à la pop que l'on connait (puis à Nadya Roc...). Blaise Cendrars, lui même pianiste, dit que la musique est devenue, comme la peinture, de l'art déco d'accompagnement, et que la poésie moderne, trop en avance, s'est tout simplement perdue quelque part, puis a été anéantie à Paris par le surréalisme et des choses comme ça. Donc, de tout cela, il ne reste rien. Sauf de l'amour associé à une émotion, dans un conflit terrible, entre expression de soi : dire "je t'aime" et impression de l'autre sans retours : lui écrire "je t'aime".

SA

Sarko si, sarko no

A Zou,
rencontrée dans le Rome-Paris du 5 novembre

La vidéo mise en ligne comporte des morceaux de la chanson ainsi qu'une interview.
Voici également une très mauvaise traduction
La chanson bande son complète
Une interprétation plus sympathique en show-case à la librairie Feltrinelli, de Firenze - Florence- dont Berlusconni n'est donc pas propriétaire.

D'aucuns se souviennent surement avoir appris à l'école que La Fontaine faisait parler des animaux pour ne pas avoir à représenter Louis XIV et ses conseillers. Sans être spécialiste du XVIIème, je pense honnêtement pouvoir assurer qu'il s'agit d'une fable. La Fontaine critique à mon sens les mauvais courtisans, hypocrites et sans cœur, tandis qu'il rend justice aux vrais courtisans prompts à aimer et protéger le monarque, son royaume, les arts et son peuple.
En revanche, je me demande si ce n'est pas ce que fait Simone Cristicchi avec sa chanson Meno male qu'il a présenté au festival de San Remo, une sorte de Victoire de la chanson, extrêmement populaire de l'autre côté des Alpes, en s'en prenant, pour dénoncer la médiatisation de la démocratie italienne, à notre président plutôt qu'au sien.
La chanson explique grosso modo, dans un rythme rapide et électrique, que les gens n'ont pas envie d'être triste, mais de profiter de la vie.
Partant de là ils sont heureux parce qu'ils sont mal informés de ce qui se passe dans leur pays
Bien sûr de temps à autre une pensée réaliste mais négative pourrait germer
Mais heureusement il y a Carla Bruni et notre, son omniprésident :
Sarko si, Sarko no " Sarko oui, Sarko non"
soulignant ainsi le caractère versatile et lunatique du bonhomme qui finalement donne du pain sur la planche aux journalistes, n'ont alors pas besoin de se préoccuper de sujets importants.
A savoir que si avec Sarkosy l'usage du pouvoir est de plus en plus médiatisé : en Italie on vit tout simplement dans une république médiatique, Berlu possédant à titre personnel la majorité des journaux du pays. C'est comme si Edwy Plenel, rédacteur en chef du site médiapart devenait subitement Président de la république.

Voilà le refrain :
Meno male che c’è Carla Bruni
Siamo fatti così - Sarkonò Sarkosì
Che bella Carla Bruni
se si parla di te il problema non c’è
io rido… io rido…
ambarabàciccicoccò soldi e coca sul comò
meno male pourrait se traduire ici par "heureusement" dans le sens : " au moins il y a Carla Bruni "

Évidemment avec une chanson pareille Simone Cristicchi n'a pas remporté le festival de San Remo. Celui-ci a été remporté, ce qui a fait scandale, par un héritier de la famille royale italienne, converti à la chanson, et revenu récemment au pays! Comme si Louis XVI avait réussi sa fuite à Varennes, et qu'un de ses héritiers venait pousser la chansonnette, à la Coupole, tout en expliquant, évidemment d'accord avec notre souverain comment sortir le pays du marasme. Ca vaudrait bien, au moins, une deuxième mise à mort : comme quoi on a peut-être pas eu tort d'en finir la première fois !
Ce prince était donc accompagné d'une sorte de nain, chanteur apprécié des couches populaires : la chanson parlait de l'amour du pays, du travail et je m'arrête là pour ne pas vomir sur le clavier de mon Pc dont je viens de faire remplacer l'écran - bien que ce soit des thèmes moins connotés en Italie, mais tout de même-
Cette victoire, à priori opérée par le vote des téléspectateurs, a fait scandale d'autant plus que l'orchestre du festival a refusé de rejouer la chanson gagnante lançant les partitions sur le public : inquiétant divorce d'un peuple et de son élite culturelle.
Moi, je n'ai aucun ami qui ait apprécié cette chanson, mais je comprends que les gens qui aient votés soit justement des personnes issues des couches populaires, prêt à dépenser un euro et quelques pour que sa voix soit pris en compte à travers un SMS.
Voilà donc un curieux aller-retour par delà les Alpes, parce que d'un côté je voudrais dire "occhio" -attention- ce qui se passe là-bas nous pend au nez ; et de l'autre si c'est à travers l'exemple français que les Italiens peuvent critiquer leur politique intérieure, cela me fait extrêmement plaisir.
G-A

Ma copine c'est un roc 2

à R.
          
        C'est un roc!...c'est un pic!...c'est un cap! Que dis-je, c'est un cap?... C'est une péninsule ...

Des Rocco, j'en ai rencontré deux
à Naples,
cette semaine,
dont l'un, noblesse oblige, s'annonçait à l'interphone du doux nom de Siffredi.

Il y a aussi, c'est drôle quand on y pense...
mon Roc sicilien importé à Paris du cœur d'un village rocailleux, brûlé par le soleil et par la neige, qui porte le même nom que l'héroïne de la pièce. D'y songer, c'est décidément étrange... et il fallait qu'elle vienne ici, bien me l'enfoncer au creux du coeur, ici où toutes mes défenses tombent.
La pièce remporta pourtant un énorme succès...

Quant à cette Nâdiya ... aussi surement que le jazz naît de la contemplation des champs de coton, cette musique s'invente en réaction en réaction au bitume, au béton, et aux supermarchés ... à une vie finalement opulente ... mais certainement vide de barrières à franchir ...
peu importe, je n'ai pas à juger des enfants des cités, quand j'ai déjà tant à faire avec les filles et fils de pute des grands centre bourgeois...
ce qui m'intéresse c'est ... c'est que ce n'est plus Dieu qui est chanté
c'est...
je ne sais pas trop ce que c'est ...
un roc, un cap, une péninsule, un malentendu certainement ...
mais qui se niche où ?
entre les jambes, les lèvres -purpurines- les cheveux, les acrobaties des gardes du corps de la jeune fille ?
Quel est ce roc?

" Douée pour l'athlétisme à l'école, Nâdiya s'oriente vers une section sport-études. Ainsi en 1989, elle remporte le titre de Championne de France Junior du 800 mètres. Son frère, Kader Zighem, a été champion du monde de boxe française, sport qu'elle pratique également."
source. wikipédia


G-A
Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2010/11/ma-copine-cest-un-roc-2.html
http://spqrxx.blogspot.com/2010/09/ma-copinecest-un-roc.html
http://spqrxx.blogspot.com/2011/10/chanson-dediee-aux-parisiennes.html
http://spqrxx.blogspot.com/2010/11/une-fille-et-un-garconde-nos-jours.html

Ma copine, c'est un roc

Après la bataille  (d'après V Hugo)

Ma copine, cette fille géniale au sourire si doux,
connue pour sa beauté, bien que de petite taille,
Parcourait avec une amie le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
C'était un prétendant, un garçon en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.
Et qui disait: " Aime moi! aime moi par pitié ! "
Ma copine, émue, tendit à sa meilleurs amie
le téléphone qu'elle avait dans son sac,
Et dit: "Tiens, donne mon numéro ce pauvre blessé. "
Tout à coup, au moment où la jeune fille baissé
Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de fou,
Saisit une lettre d'amour qu'il étreignait encore,
Et vise au coeur ma copine en criant: "je t'aime!"
Le coup passa si près que son coeur palpita
Et qu'elle lui céda presque.
Dis le que je suis désolée, dit ma copine.

SA
voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2010/11/ma-copine-cest-un-roc-2_07.html
http://spqrxx.blogspot.com/2010/09/ma-copinecest-un-roc.html
http://spqrxx.blogspot.com/2011/10/chanson-dediee-aux-parisiennes.html
http://spqrxx.blogspot.com/2010/11/une-fille-et-un-garconde-nos-jours.html

vendredi 5 novembre 2010

La féminité ? moi j'adore !


Elle est à toi cette chanson
Toi la jeune fille qui sans façon
M'as donné un peu de chaleur
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m'as donné de ton temps quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M'avaient fermé la porte au nez
Ce n'était rien qu'un peu d'tendresse
Mais elle m'a réchauffé le coeur
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr' d'un grand amour

Elle est à toi cette chanson
Toi la jeune fille qui sans façon
M'as refusé un peu de chaleur
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui ne m'as pas pas écouté, comme
les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
tu m'as fermé ta porte au nez !
Ce n'était rien qu'une claque de plus,
mais elle m'a touché le coeur
Et dans mon âme il pleure encore
A la manièr' d'un amour mort
S-A

jeudi 4 novembre 2010

Miller et Hugo, les tombeurs de françaises


Ces deux vieillards sont, de loin, les deux lascars qui font le plus fantasmer les filles francophones qui aiment lire. Elles en redemandent et sont amoureuses de ces deux types alors que bon...Hugo c'est super, certes,  mais pour les ados, et Miller c'est très bien, oui, mais pour les obsédés. Je ne comprends pas. Et en plus ils emballaient déjà de leur vivant, comme l'autre pépé, regardez le ! fier comme un paon dans sa chaise roulante devant le photographe avec sa dernière copine rencontrée lors d'une soirée dédicace. Et pour Hugo, le vieux cochon, c'était la même chose.
Souvent, dans les asiles, on rencontre des jeunes filles qui se disent "hugolienne hugolâtre"...à comprendre qu'elles balanceraient (ou qu'elle l'ont effectivement fait) leur petit copain du moment dans le canal sans hésiter, pour inspirer, de leur corps, de tels patriarches, pourvu que ces derniers daignent, bien sûr, les honorer d'un sourire ou d'un petit mots gentil, du genre "tu es bonne" ou "rallume ma flamme"...

Quand on compare cette comédie avec les amours de Jean-Jacques, tout de même, c'est un autre monde. Mais qui a raison, qui se trompe ? je ne sais plus. Les femmes n'aiment pas Jean-Jacques. Personne n'est dupe. Quand il raconte qu'il finit par un baise-main, un truc qui était parti pour un trio en nature....c'est peut-être, surtout, parce que les deux filles n'étaient pas si conquises que ça. Qui est  le plus enviable ? Hugo et Miller après avoir consommé une demi douzaine de leurs admiratrices en une soirée, ou Rousseau avec son souvenir de la main de la fille ?
S-A
Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2010/11/extrait-des-confessions-de-rousseau_04.html

Henri Miller, le grand pourrisseur d'amour 1



Te souviens tu, Guillaume, de cette soirée à Paris ? moi, je ne m'en souviens guère. Cela devait être avec une de tes ex. mais je ne me souviens plus laquelle de L. ou de P. Peut être P. tout de même, quand elle est venue,  parce que je ne vois pas trop comment j'aurais pu me retrouver avec toi et L, je ne vous ai vu qu'une fois ensemble. Ou alors c'est quand j'étais au ciné avec L et Pa (l'amie de Gh.), mais tu n'étais pas là, et je suis  repassé par là avec toi et P ce soir là. Enfin bref, ma mémoire a des trous. Mais je revois L parler d'une grosse tête aux Halles. Et je te vois toi qui insiste pour que je jette ma canette de bière vide dans une poubelle située à proximité de cette grosse tête.

Tu te souviens ?

Et bien cette grosse tête,...c'est Henri Miller qui en est le sculpteur, en hommage à Paris