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dimanche 7 novembre 2010

Sarko si, sarko no

A Zou,
rencontrée dans le Rome-Paris du 5 novembre

La vidéo mise en ligne comporte des morceaux de la chanson ainsi qu'une interview.
Voici également une très mauvaise traduction
La chanson bande son complète
Une interprétation plus sympathique en show-case à la librairie Feltrinelli, de Firenze - Florence- dont Berlusconni n'est donc pas propriétaire.

D'aucuns se souviennent surement avoir appris à l'école que La Fontaine faisait parler des animaux pour ne pas avoir à représenter Louis XIV et ses conseillers. Sans être spécialiste du XVIIème, je pense honnêtement pouvoir assurer qu'il s'agit d'une fable. La Fontaine critique à mon sens les mauvais courtisans, hypocrites et sans cœur, tandis qu'il rend justice aux vrais courtisans prompts à aimer et protéger le monarque, son royaume, les arts et son peuple.
En revanche, je me demande si ce n'est pas ce que fait Simone Cristicchi avec sa chanson Meno male qu'il a présenté au festival de San Remo, une sorte de Victoire de la chanson, extrêmement populaire de l'autre côté des Alpes, en s'en prenant, pour dénoncer la médiatisation de la démocratie italienne, à notre président plutôt qu'au sien.
La chanson explique grosso modo, dans un rythme rapide et électrique, que les gens n'ont pas envie d'être triste, mais de profiter de la vie.
Partant de là ils sont heureux parce qu'ils sont mal informés de ce qui se passe dans leur pays
Bien sûr de temps à autre une pensée réaliste mais négative pourrait germer
Mais heureusement il y a Carla Bruni et notre, son omniprésident :
Sarko si, Sarko no " Sarko oui, Sarko non"
soulignant ainsi le caractère versatile et lunatique du bonhomme qui finalement donne du pain sur la planche aux journalistes, n'ont alors pas besoin de se préoccuper de sujets importants.
A savoir que si avec Sarkosy l'usage du pouvoir est de plus en plus médiatisé : en Italie on vit tout simplement dans une république médiatique, Berlu possédant à titre personnel la majorité des journaux du pays. C'est comme si Edwy Plenel, rédacteur en chef du site médiapart devenait subitement Président de la république.

Voilà le refrain :
Meno male che c’è Carla Bruni
Siamo fatti così - Sarkonò Sarkosì
Che bella Carla Bruni
se si parla di te il problema non c’è
io rido… io rido…
ambarabàciccicoccò soldi e coca sul comò
meno male pourrait se traduire ici par "heureusement" dans le sens : " au moins il y a Carla Bruni "

Évidemment avec une chanson pareille Simone Cristicchi n'a pas remporté le festival de San Remo. Celui-ci a été remporté, ce qui a fait scandale, par un héritier de la famille royale italienne, converti à la chanson, et revenu récemment au pays! Comme si Louis XVI avait réussi sa fuite à Varennes, et qu'un de ses héritiers venait pousser la chansonnette, à la Coupole, tout en expliquant, évidemment d'accord avec notre souverain comment sortir le pays du marasme. Ca vaudrait bien, au moins, une deuxième mise à mort : comme quoi on a peut-être pas eu tort d'en finir la première fois !
Ce prince était donc accompagné d'une sorte de nain, chanteur apprécié des couches populaires : la chanson parlait de l'amour du pays, du travail et je m'arrête là pour ne pas vomir sur le clavier de mon Pc dont je viens de faire remplacer l'écran - bien que ce soit des thèmes moins connotés en Italie, mais tout de même-
Cette victoire, à priori opérée par le vote des téléspectateurs, a fait scandale d'autant plus que l'orchestre du festival a refusé de rejouer la chanson gagnante lançant les partitions sur le public : inquiétant divorce d'un peuple et de son élite culturelle.
Moi, je n'ai aucun ami qui ait apprécié cette chanson, mais je comprends que les gens qui aient votés soit justement des personnes issues des couches populaires, prêt à dépenser un euro et quelques pour que sa voix soit pris en compte à travers un SMS.
Voilà donc un curieux aller-retour par delà les Alpes, parce que d'un côté je voudrais dire "occhio" -attention- ce qui se passe là-bas nous pend au nez ; et de l'autre si c'est à travers l'exemple français que les Italiens peuvent critiquer leur politique intérieure, cela me fait extrêmement plaisir.
G-A

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