Sucre et Source......

Ce matin, je me promenais dans un verger - un champ de pomme pour être précis- un type est passé et m'a demandé si je savais où était les pommes. Tout en lui répondant qu'elles étaient un peu partout, je me demandai si lui n'était pas quelque paumé. A ce propos l'expression "tomber dans les pommes" vient de tomber en spasmes, ce qui - c'est le genre de trucs qu'on apprend en passant les concours de l'enseignement- devient tomber en pames - qui donne tomber en pâmoisons-  mais qui ne se comprend plus ainsi petit à petit et devient donc "tomber dans les pommes". L'image de Newton découvrant les lois de la gravité est peut-être pour quelque-chose dans la popularité de l'expression aujourd'hui.
Ce qui est frappant, ce que depuis quelques siècles l'expression passe de bouches en bouches sans qu'on la comprenne mais en peuplant notre imaginaire de pommes bien rouges s'abattant en trompe sur la tête du malheureux qui ... qui quoi d'ailleurs  quelle action pourrait bien mériter pareil châtiment ?
"Manger des pommes" disait l'autre, encore une résurgence de l'aura de sympathie qui entoure ce fruit malgré que l'Eglise en fait le fruit du mal en  en inversant les voyelles male devenant mela, ainsi qu'on le dit encore en italien. (La culture de la contre-culture est permanente !)

ainsi que marche la langue, et les idées également ...

mais autant cela est sympathique pour la langue, autant savoir que les idées vivent ainsi se rattrapant à des oripeaux de sens glanés ici ou là au hasard des affrontements ...

Je me promenais dans ce champ de pommes avec mon père, ma mère n'étant pas loin, et à ce propos je me suis dit : j'aime l'amour que mon père à des pommes. Je n'ai pas dit que j'aimais mon père -non que je l'aime pas- ou que j'aimais les pommes-ça dépend les jours-, mais que je portais une tendresse particulière à celle que mon père porte aux pommes, à cet air mi-éclairé mi-bougon qu'il arbore en étalant sa sympathie pour ce fruit à cidre. Voilà l'homme de savoir qui distingue une clocharde, d'une clairet, d'une bête granny smith et soupèse avec bonheur la différence. Cette émotion particulière où l'on devine, le père, le pédagogue, l'homme de bien, ne pouvait pas tomber mieux que surce sympathique fruit, goutu mais sobre, commun et distingué.

La terre vue de la lune

Si au lieu d'envoyer sur la lune des américains débiles on avait envoyé des mecs qui en voulaient comme Michel Foucault, Henri Lefebvre ou Michel Serres, avec Claude Raffestin aux commandes de la fusée Ariane, Ils auraient immédiatement convenu que la terre vue de la lune n'apparaît pas comme maillée par les frontières des Etats.  

Au lieu de ça, les américains ont dit que le seul truc qu'on voyait de la Lune, c'était la grande muraille de chine, soit la matérialisation d'une frontière d'Etat. Alors que ces ploucs n'ont pas vu ce qui crève les yeux, c'est que le seul truc d'humain qu'on voit depuis l'espace, ce sont les lumières des villes, la nuit. Ce qui va dans le sens qu'il n'existe pas une autre matérialité sociale que la ville, pas l'Etat donc, sur terre. Si donc l'Etat n'existe pas matériellement, pourquoi le dessine t'on avec des frontières et un territoire ? C'est une représentation, mais de quoi ? Et comment la situer par rapport à l'évidence de la densité urbaine ?

Propos chocs d'Adrian Geense :"les protestants français ont quelques problèmes d'identité"

Adrian Geense, fameux professeur de dogmatique à la fac de Genève, écrit : "Les protestants français ont « quelques petits problèmes d'identité ». Je ne sais pas si parmi ces « quelques petits problèmes d'identité » vous comptez aussi la question de savoir si le protestantisme va mourir ? peut-être ne va-t-il mourir qu'en France, après avoir accompli sa mission historique, après avoir produit Jean Calvin et après l'avoir cédé par la suite à Genève".

Cette mise sur un pied d'égalité de la France et de Genève est troublante. Aussi incroyable que ça puisse paraître, la "dogmatique" semble être une discipline totalement inconnue en France, alors qu'on pourrait pourtant penser qu'elle y compte de nombreux partisans.

Les gares T.G.V. et le territoire vierge par Jean François Troin

"Les gares T.G.V et leurs implantations semblent illustrer une des tendances de aménagement urbain en France qui consiste à créer de toutes pièces des équipements et des infrastructures de transports souvent périphériques, plutôt que de remodeler lourdement des espaces existants ou bien juxtaposer le vieux et le neuf. Il existe certes des actions en milieu urbain central en particulier Paris Meteor Eole ou Lille ensemble Euralille) mais elles apparaissent moins prisées que ces opérations neuves reportées en extérieur ou enfouies grand frais dans le sous-sol (Projet routier Laser, passage du T.G.V Méditerranée à l'écart de Marignane et Aix-en-Provence, choix du site du troisième aéroport de Paris, préférence accordée aux autoroutes par rapport au remaniement des routes en 2 fois 2 voies, l'ouverture de zones activités nouvelles plutôt que la reconversion systématique de friches industrielles sont des exemples de ces actions "externées")

Nos voisins allemands et italiens n'ont pas hésité remanier profondément les espaces ferroviaires centraux pour implanter par juxtaposition leurs lignes grande vitesse. Il serait intéressant de chercher pourquoi ce type opération nous effraie. Leur coût nous semble t-il est pas seul en cause :

Une certaine recherche de la prouesse technologique, bien repérable en zone vierge, l'idée qu'un équipement initialement isolé sera un ferment de développement, le souhait de donner à ces bâtiments fonctionnels que sont en particulier les gares, une image entièrement neuve seraient des hypothèses explicatives à vérifier. Toujours est-il qu'ont fleuri aux portes de certaines de nos villes de prestigieuses installations trop souvent isolées et mal connectées aux autres réseaux mal insérées dans les tissus de la cité"

Lefebvre et Raffestin sur l'Etat

"Le théorème de Lefebvre est que l'égalisation de l'inégal et l'équivalence du non-équivalent sont fondement du pouvoir en général et du pouvoir politique en particulier (Raffestin, 1980)"

Ceci explique peut-être l'aménagement du territoire, l'égalisation de l'inégal,  l'équivalence du non-équivalent , qui se traduit tout simplement à coup de pelleteuses, de gares TGV ex-urbanisées, d'une centrale nucléaire pour deux départements et de délocalisations en province d'administrations "centrales"

Ça explique peut-être aussi la politique sociale qui redistribue, plus ou moins, les richesses tout en portant comme un germe, la conscience prescriptive des inégalités.

La question qui se pose c'est pourquoi multiplier les niveaux de pouvoir en France ? entre la municipalité, les conseils généraux et régionaux, et l'Etat central national ? Est-ce que les redondances entre ces différentes  puissances publiques qui s'acharnent à égaliser l'inégal et rendre équivalent le non équivalent, ne risquent-elles pas d'aliéner et d’assommer le citoyen français ?

Le territoire aménagé, c'est la prison à vie

La présentatrice à la noix qui parlait des femmes allemandes ici : (http://spqrxx.blogspot.com/2011/11/la-banlieue-france-tv.html) a dit dans une autre émission que, je cite, "malheureusement dès qu'on passe le périph, j'utilise cette expression usité, on se rend compte de le FN est partout"

La compagne d'Arno Montbourg. Une lumière.

Paris est donc bien une île de démocratie, et la banlieue et la province sont des territoires barbares, fascistes et cons. C'est ce qu'elle dit.

C'est de la publicité pour Paris. Ca va bien dans le sens que la centralité urbaine est un lieu démocratique, genre Athènes, l'agora. 

"Passé les limites de l'agora, les ennemis de Socrate sont innombrables" Faudrait traduire ça en latin pour en faire une phrase type pour explique Paris aux italiens. 

Mais ce qui n'est pas normal, c'est la hiérarchie urbaine qui administre le territoire aménagé depuis le forum, au nom de la nation. Que les parisien veuillent civiliser le pays, c'est très bien, mais pourquoi appeller ça une nation alors ? Où alors, c'est uniquement le territoire de la nation, son âme étant à Paris. 

Comme dirait Marx : «La plus grande division du travail matériel et du travail spirituel, c'est la séparation de la

ville de la campagne. L'opposition entre la ville et la campagne commence avec le passage de la barbarie à la civilisation, du régime des tribus à l'État, de la localité à la nation et se poursuit à travers toute l'histoire de la civilisation jusqu'à nos jours»

Le fédéralisme permettrait de mettre un peu de logique là dedans. Garder l'idée de nation tout en diminuant la hiérarchie parisienne. Au lieu de cela, on fait, depuis la révolution de 1789, ou la guerre de 1914, selon les auteurs, exactement l'inverse, c'est à dire de l'aménagement du territoire pour compenser les inégalités. Mais cet aménagement part d'une inégalité fondamentale qui est celle qu'il existe en France deux espaces différents : celui de l'agora et celui de la campagne. 

Ce qui fait dire à un parisien : "les gares TGV en province se font au nom d'une certaine recherche de la prouesse technologique, bien repérable en zone vierge, c'est l'idée qu'un équipement initialement isolé sera un ferment de développement, le souhait de donner à ces bâtiments fonctionnels que sont en particulier les gares, une image entièrement neuve"

Le territoire aménagé est un espace dans lequel la distance physique prime sur la distance sociale. Les infrastructures ayant pour rôle de réduire cette inertie de la nature pour faciliter le lien social : c'est la campagne.

Paris, la cité, la mégalopolis, est un espace dans lequel la distance sociale prime sur la distance physique, réduite à rien du fait de la proxémie maximum entre les personnes au sein du petit centre superbe : c'est l'agora.

Au cause de Paris, le territoire aménagé, rural, est une gigantesque Prison à Vie, où la proximité entre les gens qui y vivent n'est permise qu'avec un boulet au pied : un TGV, une centrale nucléaire, une caserne militaire....

L’échangisme marxiste

« Les échangistes apportent une réalité organique, leurs corps, leurs mains, plus leurs outils et leurs produits (...). Ce contact, qui apporte une information à chacune des parties, les modifie. Il y a fonction d'une énergie organique et d'une énergie informationnelle» (Lefebvre, 1977, p. 19).

Voilà qui explique peut être la brouille entre Lefebvre et les Situationnistes. Une divergence théorique sur le partouzisme.

La France a t'elle le monopole des greluches ?

Une passagère journaliste, Mara Parmegiani, a dénoncé l'impréparation de l'équipage: "il y a eu des problèmes au moment où les chaloupes ont été descendues à la mer" et le pilote de son canot "a dû être remplacé", alors que certains gilets de sauvetage "ne fonctionnaient pas, de même que les lumières" d'urgence.

eh oui, la france n'a pas le monopole des greluches, mais en a tout de même aussi :  

La passagère toulousaine dénonce le manque d'informations dans les minutes qui ont suivi l'impact : "on nous disait 'tout est sous contrôle, nous avons un problème de générateur électrique'. (...) Mais après on a entendu la sirène" et tout le monde s'est précipité vers les canots de sauvetage. "Des gens étaient coincés dans l'ascenseur. Il n'y avait aucune information. L'équipage semblait perdu", explique le couple de Bordelais.

Port de Malte - Marsaklokk

Photo du port de la Valette. On remarque le navire RoRo  de la Grimaldi, armateur Napolitain, et le navire de croisière de MSC, armateur de Sorrente 

La France dans l'espace européen du flux

Au commencement du territoire aménagé était le verbe...
Dieu dit : "Je n'ai nul besoin d'un hexagone ou de quoi que ce soit d'autre pour exprimer la centralisation parisienne du territoire français" 
             Et la lumière fut.

Les collaborations scientifiques dans le monde

 Les collaborations scientifiques en Europe (O. Beauchesne, 2011) 

Les collaborations scientifiques dans le monde (O. Beauchesne, 2011)

Cartes trouvés sur le site : http://mappemonde.mgm.fr/num30/internet/int11201.html

Dessine moi l'Europe du flux

L'Europe en 1950

L'Europe en 2000

Comment faire honneur à du vin sicilien

Si on vous invite à boire le vino de la casa, et que celui-ci est trop rugueux pour vous, il vaut mieux éviter de froisser votre hôte en faisant une grimace involontaire, qu'il convient donc de cacher discrètement de la main.