Jeunes Parisiens se découvrant des affinités sur une plage de province française.
Je suis content.
Content parce que j'ai rencontré Pauline, sur la péniche, près de la bibliothèque François Mitterrand, du sur-Rohmer, donc.
Ce qui est bien avec Rohmer c'est qu'il fait de la Parisienne, en l'isolant avec quelques spécimens masculins de son espèce, dans un biotope culturel -un cultope, donc ?- type La Baule, une espèce exotique comme les autres. Certes, il est fait des tonnes, c'est lourd, pas sulfureux pour un sou, ennuyeux et pédant, mais ça remet plus ou moins les pendules à l'heure. Les Parisiennes sont de toutes les femmes parmi les moins désirables, parce que les plus casse-bonbons, ce qui apporte peu et enlève beaucoup. Ce jugement est malheureusement valable et quand on les connaît bien et quand on les connaît peu. Mais qu'on soit né en région parisienne, ou qu'on s'y soit rendu pour assouvir un besoin - primaire- d'exacerbation de statut social, on est bien obligé de faire avec.
Mais bien que ne je ne pouvais quitter des yeux les fins réseaux bruns irriguant ceux clairs, bleus de Pauline, ce ne sont pas eux les délicieux coupables de mon hébétement.
Je suis content, parce qu'au moment de dire à Pauline quelque chose d'aussi essentiel que : "on peut se revoir si tu veux."
Elle a répondu : " Oui, mais je dois te dire que j'ai un copain."
Je suis content parce que cela veut dire qu'elle estime, qu'autrement, quelque chose, éventuellement, aurait pu se passer entre nous. C'est du moins ce que j'en ai pensé sur le coup.
10 min et 17 km de RER plus tard, je doute un peu. Peut-être cela voulait-il dire : il faudra ruser, peut-être est-ce une invit. à me surpasser, peut-être veut-elle simplement éviter les situations pesantes, peut-être les parisiennes doivent forcément se fendre d'une phrase de ce genre dans une telle situation, peut-être sont-ce les nouvelles formules de politesse intrapériphérique ?
En fait, je n'en sais rien. Mais je suis content parce que je sais qu'il s'agissait d'une séquence d'anthropologie.
C'est-à-dire qu'un message était censé être créé à l'occasion, et c'est l'intention qui compte.
Enfin du langage.
Pour donner un exemple, c'est comme si après vous avoir observé du haut de son beffroi, un seigneur étranger daignait envoyer un messager. La réponse ne sera pas forcément celle souhaitée, un interprète sera peut-être nécessaire, mais le scribe a mis en face de votre nom, une entrée dans le registre de la jeune fille.
NB : Reverrai-je Pauline ? IL y a peu de chances, en raison de cette gestion des relations humaines, non -amoureuses, propres aux Parisiennes consistant dans un flux-tendu à contre-emploi. En effet, le flux-tendu de chez Billancourt sert à fluidifier, en sorte qu'un maximum de voitures, finalement, se vende et se produise. Le flux-tendu de la parisienne exploite toutes les techniques les plus modernes, téléphone, internet, absences de stocks, mais pour parvenir à la saturation artificielle du réseau. Cette saturation a pour but de rendre chère la place, par miracle libérée dès que le client est prêt à y mettre le prix., puis à éjecter facilement la personne du réseau, en prétextant un accroissement d'activité. Et non , je ne suis pas prêt à y mettre le prix, car ce prix détruit la chose en elle-même. C'est comme si l'on veut, un critique de théâtre m'en faisait la remarque, lorsque dans un spectacle de Bartabas, la colombe personnifiant la liberté est attiré sur le poing de la cavalière par une poignée de grain, du blé quoi. Un tel jugement que je ne ferais pas le mien pour tout l'or du monde, repose sur une dégradation du lien à l'agri-culture, au profit d'un symbolisme de type listeux, mais c'est un autre sujet. J'aurais pu parler de la prostitution, mais que j'ai tellement plus d'estime pour tellement plus de prostituées que de Parisiennes...
Les yeux de Pauline, et les quelques heures passées ensemble n'en prennent pas ombrage...
G-A
Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2011/10/chanson-dediee-aux-parisiennes.html
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