"Ce blog pour réapprendre aux femmes à aimer vivre avec les hommes, et mieux comprendre le monde francophone contemporain"
Sébastien

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"Je dédie ce blog à Naples, aux femmes, à la géographie, à la mesure et à l'intelligence."
Guillaume


mardi 21 décembre 2010

l'Atrabilaire amoureux 1/2

Je suis à mon bureau en train de parcourir des yeux la première page de quelques gazettes, je m'occupe à décacheter quelques lettres, des factures, l’échéance de mon terme, du travail que l'on me refuse, des lettres de ruptures, lorsque l'on sonne m'apporter le billet d'un ami. Lequel billet, énigmatique, dit ceci :

" Il y a 4 humeurs au moyen  âge : 
 l'humeur sanguine : avoir un caractère sanguin
 la bile noire : la mélancolie
 la bile jaune : être atrabilaire, irrascible
 la lymphe : caractère lymphatique

Tout ça est passé dans le langage comme passeront être zen, cool, ou alors c'est l'inverse, je ne sais.
En fait rien qu'avec ce savoir on peut reconstruire le monde. En fait il faut si peu, mais c'est toujours trop, malheureusement. C'est très étonnant, elles se prennent pour des déesses de la contre culture et elles ne connaissent rien, pas un radis, pas un atome de vrai science, de connaissance réelle, je veux dire immédiatement applicable. Comme la connaissance des fleurs pour les tisanes par exemple ou quelque chose comme çà. Ici rien. la culture est devenue le mode de la non-connaissance. Comme la peinture, le domaine du non-beau. Voilà, il s'est passé la même chose qu'avec Picasso, avec Raymond Queneau, la littérature, la culture, est devenue une chose inutile moche nulle et non avenue. Sauf chez quelques italiennes, parce que cela reste un effort à produire. Mais le monde de la musique qu'elles plébiscitent est en opposition complète avec çà sur les valeurs."

Un instant je reste perplexe, pensif, je me lève, regarde par le fenêtre l'activité de la rue, en cette chaude après midi d'été, la mer au loin. J'oublie de tirer sur ma cigarette qui se consume dans le cendrier. Puis je me précipite à la bibliothèque à la lettre M. Bien sûr, je tiens ma réponse ! me dis-je en moi même. Et je  reprends mon travail. 

Le Misanthrope où le garçon un peu moins con que les autres qui est amoureux d'une fille impossible.

Acte I sc. 1 Alceste discute avec son ami Philinte, il lui explique que Paris, c'est de la merde :

-Alceste
Mes yeux sont trop blessés, et la cour et la ville
Ne m'offrent rien qu'objets à m'échauffer la bile :
J'entre en une humeur noire, et un chagrin profond,
Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils font ;
Je ne trouve partout que lâche flatterie,
Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie ;
Je n'y puis plus tenir, j'enrage, et mon dessein
Est de rompre en visière à tout le genre humain".

Philinte, un parisien un peu plus sensible que les autres, va immédiatement rechercher une explication sentimentale, pour expliquer la crise de cynisme de son ami :

-Philinte
Mais cette rectitude
Que vous voulez en tout avec exactitude,
Cette pleine droiture, où vous vous renfermez,
La trouvez-vous ici dans ce que vous aimez ?
Je m'étonne, pour moi, qu'étant, comme il le semble,
Vous et le genre humain si fort brouillés ensemble,
Malgré tout ce qui peut vous le rendre odieux,
Vous ayez pris chez lui ce qui charme vos yeux ;
Et ce qui me surprend encore davantage,
C'est cet étrange choix où votre coeur s'engage.
La sincère Eliante a du penchant pour vous,
La prude Arsinoé vous voit d'un oeil fort doux :
Cependant à leurs voeux votre âme se refuse,
Tandis qu'en ses liens Célimène l'amuse,
De qui l'humeur coquette et l'esprit médisant
Semble si fort donner dans les moeurs d'à présent.
D'où vient que, leur portant une haine mortelle,
Vous pouvez bien souffrir ce qu'en tient cette belle ?
Ne sont-ce plus défauts dans un objet si doux ?
Ne les voyez-vous pas ? ou les excusez-vous ?

Alceste, qui ne doute, en fait, de rien, répond : 

- Alceste 
Non, l'amour que je sens pour cette jeune veuve
Ne ferme point mes yeux aux défauts qu'on lui treuve,
Et je suis, quelque ardeur qu'elle m'ait pu donner,
Le premier à les voir ; comme à les condamner.
Mais, avec tout cela, quoi que je puisse faire,
Je confesse mon foible, elle a l'art de me plaire :
J'ai beau voir ses défauts, et j'ai beau l'en blâmer,
En dépit qu'on en ait, elle se fait aimer ;
Sa grâce est la plus forte ; et sans doute ma flamme
De ces vices du temps pourra purger son âme.

La suite au prochain post. 






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