"Ce blog pour réapprendre aux femmes à aimer vivre avec les hommes, et mieux comprendre le monde francophone contemporain"
Sébastien

"Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. Si tu es avec quatre personnes, et qu'elles te semblent toutes saines, ce n'est pas bon."
Jean-Claude Van Damme

"Je dédie ce blog à Naples, aux femmes, à la géographie, à la mesure et à l'intelligence."
Guillaume


dimanche 31 juillet 2011

La mondialisation pour les dépravé(e)s, vue de mon moulin.

Terminée l'époque où un coin de banlieue pouvait prétendre à un isolement comparable à celui d'un monastère du Tibet libre avant l'invasion chinoise.
Voyez, moi-même qui habite -paraît-il- l'ancienne chambre d'Alphonse Daudet à Champrosay pour l'été, je reçois de mon moulin des dépêches de l'Europe, voire un monde entier.
Voici par exemple ce que m'envoie un collègue français résidant en Allemagne :
"Suis totalement déprimé. J'écris à un prof de Dijon. Je reçois ça :


Bonjour depuis Kanazawa, Japon.
Je suis actuellement en mission en Asie, retour à Manille, Philippines ce lundi, et en France le 18 août.
Recontactez-moi après le 18 août.

"Non ne posso proprio piu"-ajoute ce collègue-
Y a un problème de distance en France."

"Voilà un bel exemple du snobisme qu'entraîne le déplacement dans notre beau pays" lui réponds-je, tandis que mes pommes de terre bouillent dans mon moulin.
Ce professeur en effet une écriture lapidaire pour accoucher d'une prétérition : "Je répons que je n'ai pas le temps de répondre." Prétérition à l'intérieur de laquelle il insère des éléments propres à exaleter le déplacement et sa propre personne, objet du déplacement. Passe encore le fait qu'il se dise en mission, si les professeurs d'Université ne peuvent plus se prendre pour Indiana Johns ou 007, où va t-on ? Mais pourquoi préciser qu'il sera au Philippines, ce lundi, où il n'aura pas plus le temps de répondre, s'il demande de toute façon question de qu'on ne le recontacte qu'une fois le contact avec la mère-patrie retrouvé le 18 août ? Le monsieur en question est tellement surchargé de messages qu'il demande qu'on lui en envoie encore un supplémentaire après le 18 août, afin qu'il puisse s'y retrouver. Hors de question de mettre un signet fut-il numérique afin de prendre le temps de répondre à son retour.
Il faut donc admettre qu'un professeur, reconnu comme tel, et donc certainement d'un certain âge, éprouve le besoin de se faire mousser auprès d'un étudiant d'un trentaine d'années qui n'en peut mais, et sans même que ce dernier appartienne à la gent féminine. La psychologie d'un tel personnage en dit évidemment long sur l'état de l'Université française.
De mon côté, je reçois un message d'une japonaise m'indiquant que je peux venir passer la nuit avec elle, si je le désire, le 12 août, soit 6 jours avant le retour du dit-professeur, mais seulement à cette date, et à condition de m'en aller aux aurores, sur les doigts roses desquelles elle devra prendre un avion pour San-Francisco. Elle dit qu'elle est "pretty booked" tous les autres jours. A ce que j'en comprends, cela signifie qu'elle est "joliment overbookée" !
On en prend d'autres et on recommence. Eu un échange SMS avec une Florentine, hier.
La belle est passée à Paris au début du mois, régler un problème avec ses Assedics -en voilà une qui me décomplexe de toucher les miens- semblerait-il mais n'a pas eu le temps de m'appeler. Qu'à cela ne tienne elle est revenue il y a quelques jours hanter son appartement de Belleville mais a dû repartir illico, car elle a du travail en Italie. Qu'à cela ne tienne elle doit revenir fin août et me dit "Si . A bientôt."
Quel monde formidable !

G-A

mardi 19 juillet 2011

Le transport amoureux expliqué à ma copine 2







Vor der Kaserne, Bei dem großen Tor, Stand eine Lanterne, Und steht sie noch davor, So wollen wir uns wieder seh'n, Bei der Lanterne wollen wir steh'n


"Devant la caserne, près de la grande porte, se trouve une lanterne devant laquelle elle se tient. Nous voulons nous revoir, sous la lanterne nous voulons rester".


Aujourd'hui ce n'est plus Lili Marlène, mais un petit camion Mercedes de chez Schenker qui est sous la lanterne à la tombée du jour. Sauf le fait que ce soit  plus difficile de lui faire l'amour, rien n'a vraiment changé en Allemagne. 


Sa



mardi 12 juillet 2011

Degaulle


Le cinéma est une vaste blague qu'il ne faut pas prendre au sérieux, pas plus que la musique et la peinture.
Et pour le gaullisme, il est temps de ficher ce truc à la corbeille à papier.
SA

Les trois ivresses allemandes

La langue allemande est plus riche que la langue française. Et c'est ce qui me plait, même si ceux qui la parlent sont un peu...comment dire...enfin ce que Blaise veut dire quand il écrit : "Cet air réjoui de faire du mal qui est un des rares traits d'indiscipline qui perce sous la morgue allemande, trait foncier du caractère qui rend ce peuple si antipathique".

Au lieu de demander banalement une Peronie grande comme à Naples, ou une Becks à Palerme, la langue allemande passe instantanément et vulgairement de l'objet au concept, à la métaphore, à la métaphysique. Et tout est toujours comme ça chez eux. Ainsi, le Suisse Victor Tissot note, en 1875, que quand on débarque dans un bar de Berlin, on ne demande pas une bière, mais on paye d'avance en fonction de l'état dans lequel on souhaite se retrouver, lequel qui est écrit sur la carte des boisson : "Il y a l'ivresse de caporal : Caporalrausch qui coute deux sous, à ce degré là "on frôle les murs en disant des bêtises aux femmes". L'ivresse étudiante : Studentrausch, pour deux sous et demi, "on brise les vitres on se bat avec des pieds de tabourets, on a le cerveau en ébullition". Le Saurausch, l'ivresse de cochon, est le nec plus ultra, ce n'est pas seulement l'oubli, c'est l'abrutissement complet. C'est cet état ineffable de "non être" célébré par la philosophie allemande, et dont l'animal qui se nourrit de gland nous donne la parfaite image, quand il est vautré dans la fange, les yeux béatement clos, le ventre gonflé luisant au soleil".

SA

dimanche 10 juillet 2011

Les citrons de Sorrente


A Sorrente avec Alexandra, nous avons cueilli les citrons du début du printemps après la pluie 

Quand on croise un aménageur du territoire, il faut penser au texte ci en bas, au lieu de l'écouter essayer de vendre ses salades. C'est un extrait du journal de Nikos K, qui parle d'un type rencontré en Russie (le passage est traduit en français par la veuve de Nikos) :

"Cet homme est allé dans la Caucase cet été et pour la première fois a connu le soleil, la douceur de l'air et de la mer. Il en est revenu transfiguré. Il m'a dit : " le nord est barbare, maintenant, le communisme russe m'indispose. On devrait aménager le communisme selon la latitude géographique de chaque pays et de chaque âme. La vie n'est pas partout aussi sauvage que nous l'imaginons ici. J'ai vécu, je me suis étendu au soleil, j'ai mangé un fruit, j'ai joué avec la mer. Et je me suis réconcilié avec la nature. Une nouvelle Weltanschauung a commencé à s'épanouir en moi même".
SA


Berlin, ville de nigauds

A Berlin on respire, parce que c'est comme si c'était Paris avec uniquement Jacques Lang, débarrassé de Bolloré, Dassault, Supelec, et autre nuisibles.
Seulement voilà, si vraiment Jacques Lang était aux affaires, peut être que la vie deviendrait un enfer. 
Ce ne sont pas les berlinois qui me donne un peu la nausée, c'est surtout de reconnaître à travers eux des pathologies parisiennes matinées d'un "je ne sais quoi" comme disait Marlène Dietrich en français.

Ayant acquis la conviction qu'il valait mieux lire les livres au lieu de les brûler, les berlinoises goûtent aux joies cérébrales à la Humbolt. Si pour Musset le parisien, une nana napolitaine comme Marianne est "une rose sans parfum et sans épines", c'est aussi le cas des berlinoises dont la lecture a pour curieux effet de faire jaillir les petits pieds hors des chaussures en toile Converse, mais sans odeurs aucunes.
             
Après la longue après midi en bibliothèque, quoi de mieux que de passer avec les copains chez son styliste préféré pour trouver la dernière robe à la mode en savourant une délicieuse petite bière ?

Ensuite, avec la nuit, les arrières cours alternatives se succèdent à elles même tout en en précédant d'autres 


Cette fois confortablement chaussé on se pose où on peut à hauteur de paire jambes et on en profite pour s’entretenir intimement avec sa meilleurs amie, selon la riche tradition germanique de la communion des âmes "Die Seelengemeinschaft". 
SA

mercredi 6 juillet 2011

Un avant gout d’arrière garde et un arrière gout d’avant-garde berlinois

Else Lasker-Schüler, copine de fer et initiatrice de Georg Lewin alias Herwarth Walden. Else a cédé la place à la jeune et candide Nell quand Herwarth s'est trouvé suffisamment en forme  pour s'attaquer à Paris.
Apollinaire semble avoir été le chef d'une bande internationale de tarés fauchés ou dépravés qui parasitaient à Paris en y faisant de l'art.  En 1913, il invite dans la capitale française des lettres et des arts le couple Walden qui a les mêmes activités de chef de gang à Berlin. le souvenir de la visite est écrit par la femme de Herwarth Walden, une suédoise de Berlin.

"Art, artistes, artistes, art, fut ce voyage à Paris. Visites de musées, interwiew avec les journalistes, réceptions, visites de théâtre, cabaret, rencontres jours et nuits avec des artistes appartenant à la même tendance que nous. C'est là où nous retrouvâmes à nouveau Apollinaire, où nous vîmes Canudo, Blaise Cendrars, Delaunay accompagné de sa femme, Sonia. Celle ci avait réuni en un seul et même endroit, la salle à manger de Delauney, les plus merveilleux tableaux de Rousseau que j'ai jamais vus. En outre, nous vîmes Juan Gris, Fernand Léger, et surtout Marc Chagall, à l'époque encore jeune homme aux yeux clairs et au cheveux bouclés, adulé par ses amis parisiens comme un enfant prodigue. C'est ici que Walden choisit des tableaux : les 22 de la rétrospective Henri Rousseau et des tableaux de Chagall, Delauney, Sonia Delaunay, Marcoussis, Mazzei, Metzinger, Gleizes, Léger, Jacouloff, Picabia, et beaucoup d'autres.
Nous passâmes nos après midi auprès des écrivains, où l'art, surtout le notre, fut violemment disputé. Nous passâmes nos soirées toujours ensemble, soit au Quartier Latin, ou encore à Montmartre. La Rotonde ou le café du Dômes, furent nos endroit de prédilection. Parfois nous dansâmes chez Bullier. Un soir nous nous rendîmes dans le cabaret Artistide Bruant, puis nous poursuivîmes notre tournée nocturne dans toutes sortes de bistrots de Montmartre et des cafés d'artistes. Au petit matin, nous terminâmes notre visite aux Halles où nous mangeâmes de la soupe à l'oignon et du fromage alors que de lourdes et odorantes charrettes, encore humides de rosées, arrivaient de la campagne et déchargeaient, leur marchandises sous les premiers rayons du soleil. Nous fûmes 8 jours à paris, mais en comptant les nuits c'en furent 16. Nous dûmes finalement retourner à Berlin où nous attendait la préparation d'un nouveau numéro du Sturm"

Nell Walden "Die Künstler aus dem Sturmkreis" 1954

Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2010/11/intellos-bohemes-cherchent-petites.html

dimanche 3 juillet 2011

Où sont les fleurs passées ? ou l'accord du COD antéposé

Dans cette détresse et cet ennui, personne à qui serrer la main
Berlin, 2011


Dis-moi où sont les fleurs
Où sont elles  ?
Qu'est ce qui s'est passé ?
Des filles les ont cueillies
Quand on comprendra ça ?

Dis-moi où sont les filles
Où sont elles ?
Qu'est ce qui s'est passé ?
Des hommes les ont enlevées
Quand on comprendra ça ?

Dis-moi où sont les hommes
Où sont ils ?
Qu'est ce qui s'est passé ?
Les tirs de la guerre commencent
Quand on comprendra ça ?

Dis-moi où sont les soldats
Où sont ils ?
Qu'est ce qui s'est passé ?
Le vent souffle sur leurs tombes
Quand on comprendra ça ?

Dis-moi où sont les tombes
Où sont elles ?
Qu'est ce qui s'est passé ?
Les fleurs poussent dessus avec le vent d'été
Quand on comprendra ça ?

Dis-moi où sont les fleurs
Où sont-elles ?
Qu'est ce qui s'est passé ?
Des filles les ont cueillies
Quand on comprendra ça ?
SA