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lundi 15 août 2011

Votre sociologie, je vous la sers saignante, à point ou bien cuite ?


C'est Jean-Jacques Simard, le fameux pourfendeur québécois des idées reçues, qui m'a donné envie d'écrire contre les sciences sociales, mon premier article publié en 2005. C'est dire si les sociologues me posent question depuis longtemps. Dans l'extrait ci dessus, on voit que la sociologie ne s'exprime pas simplement.  Au début du film, un gros jeune homme pose une question au professeur sur les "élites" de la nation. Ce dernier tique très ostensiblement, il semble ne pas comprendre la question : "les élites de quoi", dit il, du "peuple", ose t'il, de la "majorité"....de plus en plus dubitatif.  Le gros jeune homme comprend parfaitement où le sociologue veut en venir et reformule sa question de manière plus recevable : il veut parler de "la différence entre les gens qui travaillent à définir sur le plan théorique et conceptuel  la nation, et les individus qui la composent". La réaction est immédiate, le message est très bien passé, la question est limpide à présent. Limpide parce qu'on parle de représentations, dans cette idée que le peuple n'existe que par l'idée qu'il se fait de lui même, ou encore que les élites ne décident pas de quoi que ce soit, mais réfléchissent, comme un miroir, l'image que le peuple se fait de lui même. Tout est toujours comme ça avec les sociologues, ils sont métadiscursifs à fond la caisse.
Et tout est dit. Dans la suite de son intervention, Jean Jacques Simard revient avec les élites mais cette fois avec les mots de l'historien : élites économiques, religieuses de la Nouvelle France. Il pourrait même parler de la chute de Rome, peu importe, puisqu'on a bien compris qu'on était dans la mise en scène sociale. Il conclue avec cette phrase magnifique qui répond aux canons de la perfection sociologique :  " le peuple ne peut pas se projeter intégralement dans ses élites, ce qui réduit leur capacité à informer le destin commun, mais, depuis la Révolution Tranquille, les élites ont repris pieds au sein de la communauté subjective".

Sur la vidéo, le professeur a l'air souriant et affable, pourtant, comme tous les sociologues, il lui arrive de faire de saines colères, en particulier lorsqu'il témoigne de l'éternelle oppression des opprimés par les oppresseurs, mais pas uniquement. Il gueule, plus surement, quand il constate, à la manière d'un critique de théâtre, que la mise en scène du jeu social par tels acteurs, est non seulement bidon, mais, qu'en plus, cette mauvaise pièce est susceptible de perturber le spectateur "dans sa compréhension du destin de la communauté subjective".  

Il m'a toujours semblé qu'il y avait quelque chose d'un peu vain dans ce courant d'idée qui travaille sur les discours et les représentations, parce que, quoi que le chercheur en science sociale expérimente, il est toujours, sur ce terrain, beaucoup moins bon qu'un critique littéraire, lequel ne peut que se sentir mal à l'aise face à cet usage abusif des procédés littéraires (figures de rhétorique, de style, d'analogie...) pour parler du social.
SA









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