mardi 23 août 2011
La nation c'est un marché
Il y a deux manières de considérer le Monde. Soit on y voit des petits carrés emboîtés les uns dans les autres :
c'est le monde des nations. Soit on y voit des flux qui relient des points : c'est le monde des villes. Cela semble beaucoup plus rigolo de parler du monde comme d'un espace inter-national que comme espace relationnel inter-urbain.
Alain Delon déplore, dans l'extrait ci-dessus, le fait qu'il n'existe plus de cinémas nationaux. En effet, ces derniers sont remplacés par un cinéma global, qui se fabrique lorsque la mobilité interurbaine de plusieurs individus se transforme en co-présence dans un espace donné. Delon lui même a beaucoup tourné en Italie, parce que les cinémas français et italiens s'interfécondaient dans les années 60, mais il faut croire qu'Alain a toujours bien fait la différence entre les fois où il était à Rome, et les autres fois à Paris.
Ceci dit, on ne comprend pas très bien en quoi le monde composé de nations était plus rigolo que le monde global qui tend à mettre les villes en réseaux. Le deuxième extrait donne une explication possible.
Alain, qui veut tourner un film avec Gabin, monte un coup de business audacieux alors qu'il négocie son cachet auprès des producteurs américains. Il se fera payer en nature par ces derniers, au lieu d'un salaire habituel en dollars. Profitant de l’aveuglement nationaliste US, il obtient l’usufruit exclusive du Brésil, du Japon et de l'URSS, tout ensemble. Par la suite, il revend ces trois nations et parvient à dépasser le salaire de Gabin. On comprend que l'existence des nations permettait de réaliser de jolis coups.
SA
Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2010/09/pardon.html
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2 commentaires:
Delon n'a pas forcément fait la différence entre Rome et Paris, puisque c'est la même chose.
Mais que le monde entier ressemble à Rome et Paris c'est en revanche regrettable.
"On comprend que l'existence des nations permettaient de réaliser de jolis coups."
une explication plausible et finalement une bonne chose.
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