Je lis les commentaires :
"paroles dévorées par la contingence situationnelle des images, sens qui s'effiloche au gré du son, saturations symphoniques de la linéarité comme de la stabilité du montage. cela en trois mouvements : un sea-movie en forme d'allegro guerrier, une lente valse autour d'une famille renversée, un presto crescendo aux humanités éclatées... l'Europe en échec - le socialisme impossible - le réalisme détourné - les instantanés invisibles - les Arts en souffrance - l'Etat injuste ... film anarcho-punk dans son rythme, film dadaïste dans son style...
Voilà pour les transfuges des Cahiers ou les sous-marins de Positif.
Mais l'heure est plutôt à la critique.
On accuse Godard d'élitisme et de pseudo-intellectualisme.
Quelqu'un réagit :
" Dressage à la rationalité cartésienne, économique et marchande, dès le couffin, tout ce qui dépasse est suspect, toute altérité présentant quelque aspérité est chassée, c'est "pseudo intello", élitiste, tous ces trucs... L'époque veut ça aussi, il y a un rejet de la non conformité."
Quelqu'un constate également :
"Je suis un peu blasé de constater indéniablement, lorsque quelqu'un parle bien de quelque chose et qu'il reste un simple quidam, il est forcément pris pour un gros pédant qui "récite ses cours de cinéma". Quand bien même ce serait ça, au final ce sont en partie les cours qui apprennent à aimer, alors en quoi ça vous gêne ?"
Pour le coup, je vais réagir également..
Godard c'est beau d'abord, parce que ça parle aux sentiments.
C'est vrai que le dernier film de Godard propose, à travers les images, des concepts philosophiques, mais justement ça n'est pas pédant parce que Godard travaille à ôter le vernis de la pédanterie.
Il y a vraiment dans le rejet du cinéma de Godard, une incapacité à aimer, à sentir, tellement grande qu'elle me met mal à l'aise.
Oui c'est du fasicme, farpaitement !
René, tu me remets la même chose...
C'est d'autant plus gênant qu'il existe évidemment un cinéma pseudo-intellectuel.
Ce sont des oeuvres mortes par dessus lesquelles on pose un vernis Tarantino ou Almodovar et ce vernis fait tout passer, car en vérité Tarentino et Almodovar sont des fabricants de vernis en gros destiné à rehausser les films. Or Godard à travailler toue sa vie à gratter, dissoudre, poncer cette saloperie de vernis. Et c'est au moment où il y arrive enfin, qu'on le traite de pseudo-intellectuel.
Moi au fond, contrairement à Godard, le cinéma je m'en tringle, et pas qu'un peu. Du reste, Godard a déjà fait sa renommée. Mais cette haine de ce qui n'est pas standardisé me met mal à l'aise.
C'est vrai qu'un film comme Pierrot le fou est différent de Film Socialisme parce que c'est un film qui négocie. Pierrot le fou est un film qui recherche la poésie à bout de souffle et qui pour cela transige, négocie avec la putasserie des jours et des nuits hollywoodiennes. Mais on ne peut pas faire 20 fois Pierrot le fou.
Après Pierrot le fou, Godard s'affranchit du cinéma petit-bourgeois, c'est d'ailleurs littéralement ce que fait le personnage de Pierrot. Il quitte sa femme qui lui a trouvé un emploi à la télé.
Après Pierrot le fou, Godard a acquis ses lettres de noblesses. Il n' a plus besoin de faire la pute.
Et il vous emmerde, pourfendeurs de pseudo-intellectuels à la noix, petites poignes minables de bac à sable !
Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2011/08/godard.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire