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vendredi 7 octobre 2011

Migration du canard - anatra migrazione


L'automne me surprit au milieu de ces incertitudes: j'entrai avec ravissement dans les mois des tempêtes. J'écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays, le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs.

L'autunno mi sorprese in mezzo a quelle incertezze: fui come rapito da quei mesi tempestosi.  Ascoltavo i suoi canti melanconici, che mi ricordavano come in ogni paese il canto naturale dell'uomo è triste, anche quando vuole esprimere la felicità. Il nostro cuore è uno strumento imperfetto, una lira dove mancano delle corde, e su cui siamo costretti a rendere l'accento della gioia sulla tonalità consacrata ai sospiri.

Souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent; j'aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur; mais une voix du ciel semblait me dire: "Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue". Levez-vous vite, orages désirés ! Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon coeur.  

Spesso ho seguito con gli occhi gli uccelli di passaggio che volavano sopra la mia testa. Mi immaginavo le rive ignote, i lontani climi verso cui si recavano; avrei voluto stare sulle loro ali. Un istinto segreto mi tormentava, sentivo di non essere io stesso altro che un viaggiatore; ma una voce dal cielo sembrava dirmi: “Uomo, il tuo tempo di migrare non è ancora giunto. “Fate presto ad alzarvi, bramate tempeste !”. Così dicendo, camminavo a grandi passi, il volto in fiamme, con il vento che mi sibilava tra i capelli, senza più sentire né pioggia né inverno, nell'incanto, nel tormento, in preda al demone del mio cuore.  

Ah! si j'avais pu faire partager à une autre les transports que j'éprouvais! O Dieu! si tu m'avais donné une femme selon mes désirs; si, comme à notre premier père, tu m'eusses amené par la main une Eve tirée de moi-même...Hélas! j'étais seul, seul sur la terre! Une langueur secrète s'emparait de mon corps. Ce dégoût de la vie que j'avais ressenti dès mon enfance, revenait avec une force nouvelle. Bientôt mon coeur ne fournit plus d'aliment à ma pensée, et je ne m'apercevais de mon existence que par un profond sentiment d'ennui.

Ah! Se avessi potuto confidare a una donna le emozioni che provavo! O Dio! Se tu mi avessi dato una donna conforme ai miei desideri; se tu mi avessi condotto per mano, come al nostro primo padre, un'Eva tratta da me stesso…Ahimè! Ero solo, solo sulla terra! Un segreto languore s'impossessava del mio corpo. Tornava quel disgusto per la vita che avevo avvertito fin dall'infanzia, ma con nuova forza. Ben presto il cuore smise d'alimentare la ragione, e mi accorgevo di esistere solo dal profondo sentimento di noia che provavo. 



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