La langue allemande est plus riche que la langue française. Et c'est ce qui me plait, même si ceux qui la parlent sont un peu...comment dire...enfin ce que Blaise veut dire quand il écrit : "Cet air réjoui de faire du mal qui est un des rares traits d'indiscipline qui perce sous la morgue allemande, trait foncier du caractère qui rend ce peuple si antipathique".
Au lieu de demander banalement une Peronie grande comme à Naples, ou une Becks à Palerme, la langue allemande passe instantanément et vulgairement de l'objet au concept, à la métaphore, à la métaphysique. Et tout est toujours comme ça chez eux. Ainsi, le Suisse Victor Tissot note, en 1875, que quand on débarque dans un bar de Berlin, on ne demande pas une bière, mais on paye d'avance en fonction de l'état dans lequel on souhaite se retrouver, lequel qui est écrit sur la carte des boisson : "Il y a l'ivresse de caporal : Caporalrausch qui coute deux sous, à ce degré là "on frôle les murs en disant des bêtises aux femmes". L'ivresse étudiante : Studentrausch, pour deux sous et demi, "on brise les vitres on se bat avec des pieds de tabourets, on a le cerveau en ébullition". Le Saurausch, l'ivresse de cochon, est le nec plus ultra, ce n'est pas seulement l'oubli, c'est l'abrutissement complet. C'est cet état ineffable de "non être" célébré par la philosophie allemande, et dont l'animal qui se nourrit de gland nous donne la parfaite image, quand il est vautré dans la fange, les yeux béatement clos, le ventre gonflé luisant au soleil".
SA
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