"Ce blog pour réapprendre aux femmes à aimer vivre avec les hommes, et mieux comprendre le monde francophone contemporain"
Sébastien

"Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. Si tu es avec quatre personnes, et qu'elles te semblent toutes saines, ce n'est pas bon."
Jean-Claude Van Damme

"Je dédie ce blog à Naples, aux femmes, à la géographie, à la mesure et à l'intelligence."
Guillaume


samedi 14 mai 2011

Voici du boudin 2 : Minuit à Paris, encore un malentendu chez les fous


                       Minuit à Paris de W. Allen, l'américain blond sur les quais avec une parisienne


Revenu d'Afrique depuis quelques jours, et trouvant la vie en langue française toujours aussi fade, entre les beaux, les festiveaux et les carnaveaux, et la radio aussi, je vais voir le film de Woudi Alen sur Paris. Peut être le point de vue d'un américain pourra t'il m'aider à comprendre pourquoi Paris me semble être une ville remplie de cochons ?

Le Journaliste du Monde dit à propos du film : "On ne croit pas qu'il faille comprendre le film, sur la suggestion du dossier de presse, comme "la déclaration d'amour de Woody Allen à la capitale française, qu'il considère comme la plus belle ville du monde, à l'égal de New York". On croit, au contraire, qu'une certaine imagerie de Paris, comme de New York, aide tout au plus Woody Allen à rendre vivable le fait d'être né vieux, faible, juif et névrosé dans un monde où la force, l'injustice et la cruauté règnent sans partage".

Le journaliste de Libération écrit :  "Soyons sérieux, Paris n’est pas le sujet de Midnight in Paris et sa réalité géographique, sociale, humaine, pas davantage (On ne verra pas ici la Goutte-d’or, et encore moins le 9-3). Paris aujourd’hui connaît le même traitement carte postale que Manhattan en 1980. La Ville lumière y est un territoire de rêve purement mental, une sorte de grotte du temps passé qu’il examine [le cinéaste] en spéléologue de la nostalgie".


Pour  les deux journalistes  il est bien évident que Paris est un "territoire de rêve" susceptible d'"aider" (sans s'imposer) un homme américain, angoissé et excentrique, fantaisiste et intellectuel, pacifiste et fragile et surtout inoffensif, à se réfugier dans une sorte de rêverie mélancolique, de fuite ouatée et doucereuse, hors de la réalité, celles des quartiers paupérisés du 9-3, des sales guerres, du programme nucléaire français....dans la paix et l'harmonie de songes urbains en dentelle parisienne. C'est un Paris "purement mental", un gateway emprunté pour éviter le désenchantement du réel.

Mais c'est là que la critique dérape car c'est difficile de lire que Paris est territoire prétexte au rêve qui nourrit l'exil intérieur du persécuté. Car enfin quel rêve ? Paris est un territoire aménagé à fabriquer des imbéciles. Paris est une dégueulasserie urbanistique, une matrice qui restreint le champ cognitif des français, comme celui des étrangers qui y habitent, qui commende l'usage d'une langue dont l'expression est exacerbée mais inappropriée aux travaux des jours. Paris est une organisation bancale embarquée dans une course folle aux subventions, aux stages, aux formations et au logement, une espèce de foire aux voyages qui vend des origines / destinations mondiales comme un hypermarché Leclerc. A paris, il n'y a strictement rien à faire d’intéressant,  rien à rêver, rien à imaginer. La  vie passe dans la fadeur et la fatigue entre deux soirées cinées, deux malentendus sentimentaux.

Les journalistes comprennent le contraire de ce que le film imprime. Paris, dans sa réalité et sa rugosité, est bien l'objet de ce cinéma qui est un essai argumenté et engagé de géographie urbaine, sociale et historique. Woody explique que c'était une chance exceptionnelle de vivre à Paris dans les années 1920 et qu'on peut encore y trouver de nombreuses traces dans le Paris d'aujourd'hui. Pour enrichir la réflexion, parce que le sujet est compliqué, le héros blond du film raconte qu'une ville est une symphonie mais en plus difficile à comprendre, et pose la question du postulat relativiste qui voudrait que toutes les villes du monde aient en commun de susciter l’intérêt ou la fuite chez le citadin. Alors justement, lui adore Paris et y trouve des trucs sympas à faire, et il ne va pas visiter ce qui ne l’intéresse pas, genre le 9.3. Il n'y a pas d'exil dans l'imaginaire ni d'utopie urbaine à aller chercher dans ce truc.

Finalement on découvre que le héros aime la musique retro, c'est son truc, et il rencontre une jeune parisienne qui aime ça aussi, les oldies, et en plus elle vend de vieux disques pour faire plaisir, comme ça. C'est totalement vraisemblable et hyper réaliste. Si on aime vraiment la musique, on peut surement se plaire à Paris, où beaucoup de gens aiment ça aussi.

SA
Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2011/05/voila-du-boudin.html
http://spqrxx.blogspot.com/2011/05/tiens-voici-encore-du-boudin-de-chatte.html
http://spqrxx.blogspot.com/2011/10/colloque-lyon-la-presse-alternative.html












Aucun commentaire: