dimanche 24 octobre 2010
Disparition de Georges Frêche, le calvaire de la région politique française continue
Nous venons d'apprendre la disparition de Georges Frêche, 72 ans, des suites d'une crise cardiaque. Longtemps maire de Montpellier et il est mort dans l'exercice de ses fonctions de président du conseil régional de Languedoc-Roussillon.
Avec lui disparaît l'un des derniers hommes publics d'envergure de la France du Sud. Fervent pourfendeur de la diffusion irrésistible des "regio-charismes" Catalan et Parisien dans la région qu'il pilotait, Georges Frêche avait sans doute conscience de la dualité historique de la France, dont la moitié sud, était, jusqu'au début du 20ème siècle, structurée par un réseau de villes culturellement riche : Avignon, Marseille, Montpellier, Toulouse. Cette "France bis" réduite progressivement à l'état de marge politique et économique, dont les villes ne sont plus des places "cruciales", conserve tout de même une dimension symbolique forte, que Georges Frêche s'efforçait d'entretenir, en permettant une autre lecture possible du "roman national". Politiquement parlant, son départ est une catastrophe pour les 22 conseils régionaux français dont les prérogatives (déjà faibles) sont de plus en plus remises en cause par un management national / global recentralisé sur l'île de France. Le parlement du Languedoc-Roussillon était de ses pairs le moins soumis. En effet, la fine gouvernance de son président, jusqu’à cette fatale journée d'hier, posait la Région comme la principale représentation démocratique et souveraine de ses habitants, davantage que les autres niveaux législatifs : municipalités, conseils généraux et députés / sénateurs nationaux. Les partisans de la région politique française viennent de subir une perte terrible.
SA
Voir aussi : http://spqrxx.blogspot.com/2011/10/alain-juppe-annonce-le-federalisme.html
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