5 hommes célibataires dans une voiture qui sortent du centre de l'agglomération parisienne pour un aérodrome de campagne dans le but d'embarquer à bord d'un jet à destination de l'Afrique. Au lieu de chanter les marins d'Amsterdam en pleurant, Jacques Brel est un second rôle à l'arrière de la voiture. Le cinéma français fait, avec Claude Lelouch, un usage étrange du réseau routier, en conflit avec toute logique métrique : panneaux de circulation non respectés, tracé bitumé non privilégié, juste vitesse impossible à trouver, orientation confuse. Heureusement pour Aldo que le permis à point n'existe pas encore ! Cerise sur le gâteau, une illustration cocasse de la rupture intermodale lorsque l'automobile se renverse....en débouchant sur le terrain d'aviation.
Nous assistons à la mise en œuvre de la «conquête» d'un territoire depuis un autre (ici la "Françafrique") qui éclaire la psychologie de ces hommes « timbrés pour l'export » (pour reprendre Koltes dans Retour au désert), à l'image du capitalisme français des années 1970 qui commence à devenir virulent. Mais surtout, il y a passage d'un espace rugueux (le paysage collinaire français), centralisateur (raison d'État, police) et gravitaire « chaque fois qu'on veut quitter Paris, les mecs, c'est la merde » à un espace relationnel, aérien, dont la fonction est de multiplier les possibles de destinations (ici l'Afrique entière) dans une optique où la rencontre (et l'amitié) prime sur le reste. On suppose que le processus électif va s’accélérer.....dans le but de trouver tout simplement l'amour.
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