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samedi 12 février 2011

Le bordel au pays de Descartes...Je vous laisse juge

Cet extrait des Bons Vivants illustre la fermeture d'une maison close parisienne de haut standing, dont les clients sont vraisemblablement des visiteurs étrangers, comme ces deux suisses de l'extrait. On ne connait pas la flore parisienne de l'établissement. 

Au contraire, la scène suivante (fenêtre vidéo ci-dessous), montre un tenancier de bordel de Toulon, joué par Frank Villard, dont les habitués étaient des notables de la région. Renié par ses anciens clients, il remonte la vallée du Rhône dans une relation Province/Paris, dont le "gap" centre/périphérie, compensé par l'automobile, semble être accentué par la fermeture des maisons closes : "partout des ruines". (La fin du film revient sur la nature de la Province française, en présentant De Funes en agent d'assurance qui transforme son domicile en bouic clandestin dans une ville de 7000 habitants, avec la complicité de ses amis, le juge, le docteur, le notaire, le journaliste du coin... )



Ainsi, même si Paris est une capitale franco-française, c'est aussi  une ville qui connait un tourisme sexuel cosmopolite, lequel échappe à la sociologie provinciale, comme si la ville lumière, bien que n'étant pas un port, était une sorte de grand lupanar, foyer de tolérance raffiné de tous les vices possibles, dont l'attractivité consiste à accorder ses salons roses aux meurs des salons internationaux de la porte de Versailles, comme celui de l'Auto dans l'extrait.

En  dépit des foires, le tourisme sexuel est vaincu par le tourisme culturel ou romantique de l'île de la Cité (le quai des Orfèvres, le palais de justice à la Conciergerie, les bateaux mouches) et plus encore par le tourisme de masse, sur les plages françaises, l'été, qui serait en réalité un rapatriement en métropole d'"Honolulu", pour compenser la fermeture des maisons de plaisir des villes, ou, autrement dit, du plaisir disparu de rester à la maison. Une telle substitution étant imputable à la multiplication des "romano de plein air", bohème...genre camping, auto-stop et sandwich. C'est alors un déclassement, une descente en gamme dans la ruralité des arts urbains de l'amour, qui s'accompagne d'un travestissement du littoral provincial en île tropicale. A l'opposé, le choix d'un tourisme "réellement" exotique et élitiste, à Abidjan ou à Hong Kong, est considéré comme seul capable d'égaliser la qualité des prestations parisiennes défuntes. On peut y voir une anticipation de l’émergence des villes globales dans les pays en développement, en terme de qualité de services avancés et de traitement des flux étrangers. 

L’énonciateur, B. Blier, ne pense pas un instant qu'il puisse y avoir un autre but que la maison de plaisir dans les voyages d'agrément ou d'affaire. C'est un refus de prendre les phénomènes sociaux que sont la prostitution et le tourisme, comme des questions structurelles de société, mais, plutôt, l'idée que chacun est libre de faire ce qu'il veut selon sa fantaisie, indépendamment de tout engagement civique ou responsabilité morale...la loi frappant de manière aveugle et aléatoire. Le malheur, c'est simplement que le bon gout se perd. 
SA

!

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